Inscrits dans les lieux que l’artiste explore, les dessins découpés de Didier Petit permettent, par transparence, de jouer de l’ombre et de la lumière révélant par là toute l’écriture architecturale du paysage. Courbes, arabesques, entrelacs, traits de coupes vifs, minuscules griffures servent une intention rigoureuse, poétique et spirituelle, établissant un pont entre la tradition asiatique des « kirie », le travail ancestral de la dentelle et les expérimentations formelles occidentales d’artistes comme Henri Matisse.
Le projet, intitulé Le Voyage, conçu spécifiquement pour le Centre d’art Fernand Léger, en écho avec un travail réalisé dans les musées d’Aix-en-Provence à l’automne 2020, est une relecture de l’identité maritime et des fonds patrimoniaux archéologiques de la Ville de Port de Bouc. Il est le prétexte à la création d’une caverne aux merveilles où se répondent dans une mise en abîme spectaculaire et immersive le contexte du chantier naval de la première moitié du XXe siècle et un foisonnement d’amphores antiques dont la restitution dessinée dans des films translucides bleu et or, opère un rapport intéressant entre une immédiateté figurative et un imaginaire abstrait plongeant le visiteur dans une fascination onirique et historique, une aventure dans le temps et l’espace. |