J’ai vu l’amazone décocher ses flèches dans le ciel ouvert à Paradise, A cielo abierto.
J’ai entendu au casque sa voix, Puls(at)ions, d’une envie de parler à un inconnu...
J’ai gravi son escalier pour porter un regard vers d’autres horizons, d’une maison rose à un Paradise Sound Garden, Rampe. Paradise, 6 février 2014.
J’ai lu au sommet quelqu’un veut vous parler, Alguém Une quer falar !
J’ai foulé son sol parsemé, écouté le bruit de mes pas marchant sur les graviers, les mêmes que ceux qui recouvrent le sol de la cour. « Si tu ne peux pas voler, cours. Si tu ne peux pas courir, marche. Si tu ne peux pas marcher, rampe, mais surtout continue à bouger. »
J’ai écouté une bande sonore mixée d’un port à l’autre, de Nantes à Porto.
J’ai observé Loreto se réapproprier deux cimaises de la galerie, qui sont devenues d’un seul coup deux monolithes en vis-à-vis.
J’ai contemplé une tranche de ciel et de nuages transpercés de flèches comme une peinture de la renaissance d’un martyr de St Sébastien.
J’ai aperçu les percées meurtrières des tirs précédents créant des ouvertures vers une nuit étoilée.
J’ai regardé l’autre monolithe aux inscriptions tombales, dans l’attente de voir se jouer les actes d’une opérette, En trois actes (...desde el amor).
Tel un fakir pour la vue, les pointes des semences tournées vers le regard.
Juste un moment, Lorsque la nuit fut tombée, telle une respiration, je me suis abandonné au cœur de son exposition ...desde el amor.

Michel Gerson, Paradise, le 5 mars 2014.