Pierre BELOÜIN 

L'histoire de l'art récente a connu successivement des artistes « sans » oeuvres (dématérialisées) et d'autres « sans » art (où « tout est art »), ou bien encore des oeuvres « sans » auteur (voir les appropriationistes)...
Le travail de Pierre Beloüin pourrait sans doute revendiquer ici quelques-unes de ses filiations et trouver naturellement sa place sur ce grand échiquier du rapport ambiguë de l'artiste à l'art. Car ce qui fait l'une des spécificités de son oeuvre, outre le fait qu'elle s'appuie également sur une connaissance pointue des contre-cultures, c'est le statut que défend son auteur, un statut plus volontiers associé au monde de la musique ou du cinéma, à savoir celui de producteur. Producteur d'artistes, de musiciens, d'oeuvres, de produits... Revendiquant la pratique de l'art comme moyen de collaborations, Pierre Beloüin devient le coeur d'un réseau ouvert multipliant les ramifications et le développement de projets en tout genre (du partenariat au commissariat en passant par l'édition de disques, de badges, l'organisation de concert, etc.).

Ce qui signe d'emblée ce travail, c'est le désir affirmé de multiplier les champs plutôt que de les soustraire et d'inscrire ainsi sa pratique au sein du label Optical Sound (dont il est le créateur) dans sa production plastique. Qu'elle soit jouée ou citée, la musique, son actualité et son histoire, ses codes et ses croisements, constitue donc le socle à partir duquel tout s'élabore. Et c'est alors en Homme orchestre, que l'artiste se présente, autoportrait à la cravate blanche sur chemise rouge aussi décalé et faussement naïf que le morceau « exotica » qui tourne en boucle et accompagne l'installation. C'est sans doute parce que la musique dépasse son seul territoire, qu'elle emporte avec elle un lifestyle et appelle la conscience et la révolte, le plaisir et le jeu, qu'elle fascine. Pierre Beloüin semble annoncer son désir de faire basculer définitivement dans le champ de l'art cette attitude frondeuse et résistante. Aux manettes d'un projet dont un des buts pourrait être celui d'affirmer le rapprochement, voire la fusion, des disciplines artistiques, il met en oeuvre les moyens d'une attitude dans la forme.

Guillaume Mansart


Lire « 20 ans », entretien Pierre Beloüin et P. Nicolas Ledoux, revue OpticalSound, numéro 5, 2017

Lire « Rock'n'Roll Suicide – death by misadventure », Pierre Beloüin, revue OpticalSound, numéro 4, 2016

Lire « Discothèque », Pierre Beloüin, revue OpticalSound, numéro 3, 2015

Lire « Olivier Mosset and I », revue OpticalSound, numéro 3, 2015

Lire « Messages in the matrice. A run-out groove etchings collection », revue OpticalSound, numéro 2, 2014

Lire « v/a : your funeral soundtrack », revue OpticalSound, numéro 1, 2013

Lire « Paint it black & back is black », revue OpticalSound, numéro 1, 2013

Lire « entretien à propos de Glassbox », Pierre Beloüin & Emmanuel Mir, revue OpticalSound, numéro 1, 2013

Lire « une mixtape et une interview du label Optical Sound », Pierre Beloüin & Joseph Ghosn, 2011

Lire « Plastique sonore. Optical sound, records & fine arts », entretien avec Laurent Catala, in MCD #45 - Musiques & Cultures Digitales, mars avril 2008

Lire le texte de Jill Gasparina, in catalogue Persistence is all, édition Frac Paca, 2008
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