Charlie VEROT 

SABOTAGE
Julien Sirjacq (Aka The Bells Angels)

Charlie V. est peintre, un peintre singulier dans le paysage artistique français. Il s’inscrit dans une pratique que l’on pourrait qualifier de post-punk, post-minimale, post-conceptuelle, post-logo. Son travail se love dans les chemins d’une peinture processuelle informée par les idées d’appropriation, de reproduction et plus largement de remix. Cette peinture prend sa source dans une observation acérée des objets culturels contemporains et produit ce que l’on pourrait nommer des boucles (loop), des distorsions et des phénomènes de rétroaction (feedback) ; le vocabulaire le plus approprié semble donc être celui de la musique industrielle (pour faire simple). Par ce biais, il construit un espace pictural au sein duquel l’image, le texte et le geste coexistent et concourent à la production d’un signal.

Ce signal est électrique, synaptique, il se joue de l’inconscient collectif et de références précises issues de différents champs des arts ou de la culture populaire. Son geste de peintre est traversé par ce signal qui en retour produit une évidence tranchante de l’instabilité et des variations constantes de nos perceptions et de nos conditions.

Je n’ai jusque-là pas parlé de la radicalité de ses partis pris plastiques. Il fonde son esthétique sur une logique binaire, majoritairement noire et blanche, qui nécessairement dialogue avec la machine. C’est une peinture réductionniste et explosive où la citation lui permet d’appréhender le tableau comme une chanson, un spectre, un double, un logo ou encore une basket.

Charlie V. produit une peinture de sabotage. Un sabotage pro et contre-culturel qui agit sur le spectateur comme une série d’injonctions auxquelles il est difficile d’échapper.

 
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