Les statues meurent-elles aussi ? 2023
Installation vidéo réalisée dans l’Ouest Cameroun (Ville de Foumban) 9’00’’
Courtesy de l’artiste avec le soutien de la DRACA PACA, 2019-2020 - © Adagp, Paris, 2023
Crédit photos Jean-Christophe Lett |
Suite à plusieurs résidences réalisées au Cameroun dont une soutenue par la Drac PACA en 2020, l’artiste a produit une matière vidéographique. Ce projet découle d’un temps de tournage à Foumban, ville située dans la région de l’ouest Cameroun. Ville dans laquelle l’artiste a travaillé avec des artisans locaux en pénétrant leurs ateliers afin d’être au plus proche de leurs influences et processus de production.
Le titre de cette vidéo fait référence à un court métrage de 1953 réalisé par Chris Marker et Alain Resnais sur le statut de l’art africain et censuré en France durant onze, du fait de son point de vue anticolonialiste.
Dans sa vidéo, Caroline Trucco relate et entremêle trois histoires de registre très différent qui ont en commun de ne pas être entendues : la guerre d’indépendance du Cameroun, occultée du récit national camerounais et français, le témoignage intime d’une victime d’un viol, les objets africains expatriés, amputés de leurs récits et fonctions.
Le récit poétique tente de tisser des ponts entre ces histoires en pointant les dommages d’une parole confisquée. Les plans rapprochés successifs de statues entreposées dans des réserves viennent animer ces corps et nous livrent petit à petit murmures et confidences. Un chant à l’unisson surgit progressivement de ces visages sculptés, celui d’une compassion fraternelle, sororale et hors frontières. |