Caroline TRUCCO 

Sur la route
Vidéo, 17'57
 
 
 
 

Il y a aussi du son dans l’exposition qui se déclenche de temps en temps ?
C. T. : Il y a trois sons. En premier temps, il y a une enceinte qui diffuse un chant. C’est le chant d’un Baye Fall, une branche de la confrérie des mourides. Ce Zikr, chant et louange à Allah, a été interprété par Hassan rencontré au marché africain de Casablanca. Hassan a bien voulu me le livrer et j’ai pu l’enregistrer chez lui. C’est très répétitif, litanique, ça amène à la transe. Ce fragment de chant spirituel mouride était important à greffer à cette restitution car nous avons été majoritairement reçues par des sénégalais musulmans mourides.
C. F-G.  : Après il y a l’hymne européen, que j’ai enregistré, j’ai filmé le haut d’un bâtiment et en même temps, il y avait cet hymne européen qui passait au café Colon (Tanger) de manière répétitive. C’est peut-être le principe de sérendipité… Au début, je pensais entendre la marseillaise. Or, j’ai trouvé que la symphonie enregistrée était en fait L’Ode à la joie (un poème de Friedrich Von Schiller), devenu l'hymne officiel de l'Union européenne.
C. T. : La troisième partie est plus anecdotique, c’est une musique dans un taxi, une musique populaire, un raï Marocain, qui parle de l’amour d’une personne, mais aussi de l’amour d’un territoire. C’était pour parler de ces temps de purs déplacements, de route, que l’on peut retrouver dans les vidéos.

Extrait d’un entretien avec Caroline Bach, 2018
dans le cadre du colloque : Figures du migrant et représentations de la migration dans les arts et la littérature, Le Mans, Université.

 
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