Till ROESKENS 

j'ai vu
47 pages, 21,5/24 cm, 1984 – 2002

Petit recueil de photos « d'amateur », précédées chacune d'un texte commençant par J'ai vu suivi d'une brève description de l'image. Celle-ci se trouvant à la double page suivante, le lecteur est invité à lire d'abord le texte, à se faire sa propre image mentale avant de tourner la page.
Par la forme du témoignage, le texte transforme ces photos anodines en preuves de ce qui a été vu – preuves aussitôt remises en question par le fait que la description reste entièrement à la surface de l'image. Aucun contexte, aucune anecdote. Rien ne permet d'affirmer que ces photos appartiennent à celui qui écrit.
D'une part le désir d'affirmer l'importance de chaque image en tant qu'expression d'un regard, d'une présence au monde, désir de la regarder avec des yeux neufs, de la dire avec des mots simples – d'autre part le soupçon que cela soit impossible : photographier, dit Susan Sontag, peut aussi bien être une façon de ne pas voir. « Manière de certifier le vécu, prendre des photos est aussi une façon de le refuser, le convertissant en images. »


Une version renouvelée de ce travail, intitulée quelques-unes des choses que j'ai vues à Marseille éditée par Monigrafik et Triangle France, a paru en 2008.

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