Till ROESKENS 

dehors
14 pages, 13,5/20,5 cm, accompagné d’une photographie sous verre 30 /45 cm, 2001

Une photo est accrochée au mur. Un paysage urbain vu de haut, sur fond de collines. Une image ni belle ni laide. Presque ennuyeuse. Un récit littéraire se trouve dans un petit livre posé sur une table en dessous de l'image.
Le texte raconte la journée d'un individu un peu paumé, vaguement schizoïde. Le récit colle totalement au personnage, oblige à regarder par ses yeux, et reste cependant en dehors, lui refusant toute intériorité : aucune pensée, aucun sentiment ne sont nommés. L'impossible identité du héros et du narrateur, de celui qui agit et de celui qui regarde – le lecteur est placé dans un centre qui reste vide. (La photographie, cette vision sans regard, me semblait être la figure exacte de ce rapport au monde, de cet être-dehors, de cette faille qui s'ouvre.)
Au milieu du récit est mentionné le fait que le personnage prend une photo. Manifestement il s'agit de celle qui est accrochée au mur. Comme un plan fixe que le récit viendrait subitement traverser, suite à quoi les deux continuent leur existence presque indépendante. Mais l'image fait basculer le récit sur un plan de réalité plus immédiat ; le texte à son tour emplit cette image d'abord sans intérêt de vécu et d'imaginaire. Leur point de rencontre est peut-être le seul moment où le lecteur n'est pas exclu du récit.

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