Arnaud MAGUET 

 

Mind garden 2008
Musique et dispositif sonore / music and sound system : Vincent Epplay
Jardinier / gardener : Patrice Lorho
Bois, plantes psycho-actives, systèmes d’éclairage et d’arrosage, système audio étanche, dimensions variables
Wood, mind expanding plants, lighting and watering system, waterproof sound system, variable size
Vue de l'exposition / exhibition Mais qu’est-il arrivé à cette musique ?, Villa Arson, Nice
Photographie Jean Brasille

 
 
Musique pour les plantes des Dieux LDRR#025
Disque vinyle double 33t., tiré à 500 exemplaires
Double LP 33 RPM, edition of 500 copies

Musique / music : Fred Bigot, Vincent Epplay, Arnaud Maguet
Dessins / drawings : Pierre la Police
Texte / text : Olivier Michelon
Design graphique / graphic design : Arnaud Maguet
 

Il y a trois effets secondaires aux substances psychédéliques : le premier est une amélioration de la mémoire à long terme, le deuxième est une perte de mémoire à court terme, et le troisième... je ne me souviens pas du troisième.
Timothy Leary in Telegraph Magazine (1995)

Jardin de l’esprit : en 1979, après que l’ère psychédélique eut été balayée par le punk, sortit en Angleterre le livre Plants of the Gods par Richard Evans Schultes (professeur d’éthno-botanique à Harvard) et Albert Hofmann (chercheur en chimie). Cet ouvrage largement documenté venait expliquer les origines ancestrales et chamaniques d’une culture populaire rendue fraîchement obsolète par la virulence de l’Histoire et la versatilité des modes. Les deux spécialistes, à travers nombre d’herbiers, gravures, photographies et témoignages détaillent les modes de consommation et leurs significations magiques dans les cultures primitives passées et contemporaines autour du globe. Ils montrent comment, depuis des temps immémoriaux, les plantes psycho-actives sont utilisées par les initiés comme véhicules spirituels pour communiquer avec les mondes invisibles, ils leur attribuent même l’invention du concept de Dieu. Prenant ce livre (traduit et édité en France en 1993) comme référence, j’ai commencé à collectionner une partie des plantes qui y figurent. Je les présente ici sous la forme d’une serre souterraine, dissimulée aux regards extérieurs et artificiellement éclairée par une série de lampes spéciales floraison - comme la promesse d’une zone plus vaste des possibles.
Plus jeune qu’hier : en 1938, à partir de molécules de certaines « Plantes des Dieux », Albert Hofmann synthétise le LSD qui, trente ans plus tard, ouvrira les Portes de la Perception à de nombreux musiciens, leur fera allonger les morceaux et parfois même, les poussera à les jouer à l’envers. Dans l’espace-temps approximatif de Mind Garden, ce sont les plantes psychotropes qui « écoutent » cette musique que, dans un continuum réellement inversé, elles ont contribué à produire. Le titre de l’installation reprend celui d’une chanson des Byrds (extraite de Younger Than Yesterday) qui est construite sur une mélodie jouée à la guitare douze cordes passée à l’envers - comme une manière de faire encore le chemin à rebrousse-temps.
Le Grand Voyage : en 2008, la bande sonore de Mind Garden, primitive et répétitive, est proposée par Vincent Epplay. À la fin de l’exposition, un double vinyle, Musique pour les Plantes des Dieux, a été édité par Les Disques en Rotin Réunis. Il contient la bande originale de l’installation réenregistrée au studio du Dojo durant l’été. La pochette est signée par Pierre la Police, le texte par Olivier Michelon. A.M.



Psychedelic substances have three side-effects: the first is an improvement of long term memory, the second is a loss of short term memory, and the third… I don’t remember the third. [1]
Timothy Leary in Telegraph Magazine (1995)

Mind garden: in 1979, after the psychedelic era had been swept aside by punk, a book came out in England called Plants of the Gods, by Richard Evans Schultes (professor of ethno-botany at Harvard) and Albert Hofmann (chemistry researcher). This solidly documented book explains the ancestral and shamanist origins of a popular culture newly rendered obsolete by the virulence of History and the versatility of fashion. Using herbariums, engravings, photographs and testimonials, the two specialists detail the smoking habits and their magic signification in past and contemporary primitive cultures around the globe. They show how, ever since ancient times, psycho active plants have been used by initiates as spiritual vehicles to communicate with invisible worlds, they even attribute the invention of the concept of God to them. Taking this book (translated and published in France in 1993) as reference, I started collecting some of the plants featured in it. Here I present them in the guise of an underground hothouse, hidden from outsiders and artificially lighted by a series of special blossoming lamps – like the promise of a wider range of possibilities.
Younger than yesterday: in 1938, with the molecules from some of the “Plants of the Gods”, Albert Hofmann synthesised LSD, which thirty years later opened the Doors of Perception to many musicians, making them play longer pieces and sometimes even making them play them backwards. In the approximate time-space of Mind Garden, the psychotropic plants “listen” to the music that they contributed to produce, in a really inverted continuum. The title of the installation is the title of a song by the Byrds (from Younger Than Yesterday) built on a melody played backward with a twelve string guitar –another way of marching backwards in time once again.
The Big Trip: in 2008, Vincent Epplay proposed the sound track of Mind Garden, primitive and repetitive. At the end of the exhibition, a double vinyl album, Music for the Plants of the Gods, was produced by Les Disques en Rotin Réunis (United Rattan Records). It contains the original soundtrack of the installation, re-recorded during the summer at the studio of the Dojo by the various contributors who were invited. The sleeve is drawn by Pierre la Police, the text is written by Olivier Michelon. A.M.


[1] Translator’s note: the original quotation by Timothy Leary being unavailable, these lines are translated from the French version in Maguet’s text.

 
Lire la nouvelle de Gregory Cervera (librement inspirée de Mind Garden)
Read Gregory's Cervera novel (freely inspired of Mind Garden)
 
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