Ahram LEE 

Principe d’incertitude
Son travail récemment présenté à Vidéochroniques nous avait époustouflés. Pour sa première expo personnelle à Marseille, Ahram Lee continue de nous faire rêver en réunissant six pièces à l’AtelieRnaTional.
Tic-tac, Tic-tac, Tic-tac... Ahram Lee compte les secondes, compte les silences, compte les pas... Ahram Lee indique le Nord, l’endroit, l’envers, le devant, le derrière...
Avec des objets, elle organise un monde réglé comme du papier à musique, dans lequel les aiguilles tournent dans le bon sens, les lignes ne se chevauchent pas, les boussoles ne se dérèglent pas. Un monde qu’on pourrait croire imperturbable... Il suffirait pourtant qu’un grain de sable enraye la machine pour que l’équilibre se rompe. C’est juste avant la chute, avant que tout ne bouge, ne déconne, ne s’agite, que l’on se trouve avec l’artiste.
Chacune de ses œuvres fonctionne comme une énigme à élucider, d’où nos questionnements... Pourquoi toutes ces horloges, identiques, en ligne droite le long des murs de la galerie ? Belle heurette ou la mise en espace du temps qui passe... Comment marche ce ballet d’aiguilles de boussoles sur la table tournante Turn The Table ? Comment déchiffrer le message codé des cubes de sel alignés sur le sol (Gratte sel) ? Que penser de ce buffet pas encore entamé, au ras du sol ? Faites un pas et vous verrez... On ne vous donnera pas les réponses, l’art de la question étant le propre des œuvres d’Ahram Lee.
A la fois visuelles et conceptuelles, les installations de l’artiste témoignent d’un parti pris méthodique, mathématique et parfois systématique qui rappelle François Morellet, dans sa façon de mêler raison et dérision.

Céline Ghisléry journal Ventilo, 2012

Retour