La ville où je vis et travaille devient, et comment ne pas, un territoire de peinture.
Une série de gouaches et peintures sur toile toujours en cours.
Projet soutenu par la DRAC PACA.
Depuis 2016, Nathalie Hugues travaille sur un projet au long cours, le long de la rivière Sava en ex-Yougoslavie. Il s’agit d’une odyssée fluviale le long de la rivière depuis sa source dans les Alpes slovènes jusqu’à Belgrade où elle se jette dans le Danube. Le film se compose comme une suite de nouvelles beckettiennes construites autour d’un dialogue entre deux personnages dont les existences et subsistances sont intimement liées à la rivière. Une série de peintures, gouaches et peintures sur toile, vient commenter et compléter le travail cinématographique. Par le cadrage photographique, elles reflètent des compositions fortuites qui créent un territoire pictural se jouant de ce qui serait l’identité propre d’un territoire.
En septembre 2018 j'ai passé 1 mois à Saint Sauves, au centre d'Art Maison garenne. Mon travail s'est basé sur les éléments symboliques qu'utilise la région Auvergne pour communiquer sur la beauté des lieux naturels : le volcan, les lacs, la gentiane. Et sur les éléments picturaux moins évidents comme l'agencement des façades et toitures, qui m'ont parus devoir être mis sur un plan d'horizontalité avec les autres. L'espace d'exposition était composé de deux salles. Dans la première ont été présentées des études, gouaches sur papier, ainsi que des photographies prises dans les environs, afin de présenter au public ma démarche. Dans la seconde salle, quatre pièces de grandes dimensions tendaient un dialogue entre forme et couleur.
En 2017 j'ai passé 3 mois à Villemur sur Tarn en résidence de création.
J'ai tout de suite été frappée par le rapport à l'ornement, à la mise en scène, que montrent les habitants de cette petite ville dévastée par la fermeture de leur usine de vermicelles. Les petits jardinets pavillonnaires m'apparurent comme des installations soignées aux creux desquelles somnolent des animaux de plâtre. J'ai tenté de retranscrire cet aspect de la ville à travers un ensemble de peintures reflétant cet art populaire local. Nous avons travaillé in situ dans la friche industrielle Brusson avec Marie Johanna Cornut faisant dialoguer nos oeuvres spécifiques avec les vestiges de l'âge d'or économique de la ville.
Avec l'artiste Benoît Luisière nous avons créé un album Panini de la ville tiré à 100 exemplaires, à partir de nos travaux photographiques respectifs abordant tous 2 la ville comme un espace pictural et narratif où se jouent des drames secrets dont un banc ou un réverbère sont les héros.
Entre 2015 et 2016, je me suis immergée dans le territoire de la jeune ville de Port de Bouc, située entre la mer et les usines chimiques de Fos sur Mer.
Portée par le centre d'Art Fernand Leger, le cinéma le Mélies et le collectif de cinéastes FILM FLAMME, la résidence impliqua artistes et scientifiques travaillant à l'étude des pollutions. J'ai choisi de travailler sur le détournement de l'idée de peinture provençale de paysage en cadrant des sujets mineurs comme une voiture garée devant un immeuble pastel, un escalier, un poteau, un buisson… tout en menant un fidèle travail de restitution des couleurs propres à la ville de Port de Bouc. Un travail in situ dans la ville constitué de 5 peintures murales a également été produit au terme de la résidence.