Diplômée des beaux-arts en 2012 puis en 2014 en Espace Public de l'Université de St-Etienne, j'ai l'occasion de travailler auprès de l'architecte-urbaniste Chantal Deckmyn à la rédaction du livre « Lire la ville - Manuel pour une hospitalité de l'Espace Public» (Editions la Découverte 2020 https://www.editionsladecouverte.fr/lire_la_ville-9782373680492 ).
Formée en couleur naturelle et en permaculture à partir de 2017 je m'inspire d'une iconographie faite de représentations pré-modernes du végétal dans différentes cultures et m'intéresse à la peinture murale, au rapport de la peinture avec l'architecture et l'urbanisme. Présentement, je suis une formation de peintre en décor du patrimoine à l'Ecole d'Avignon.
« Alors que l'intégralité des colorants de l'industrie du textile provient aujourd'hui de la pétrochimie, Marine Douet Ortiz ne pouvait se résoudre à continuer à produire des oeuvres textiles ou à peindre sans tenter de remédier à cette aberration écologique. Elle s'est donc tournée vers les couleurs naturelles et teintures végétales. On peut obtenir du jaune avec des pelures d‘oignon ou de l'artichaut, du rouge avec des fleurs d'hibiscus, du bleu à partir de baies... Mais l'artiste a fait un pas de plus : travailler avec les plantes tinctoriales. Curieuse de remonter aux sources de ces colorations, Marine Douet Ortiz s'est mise à cultiver ces plantes dont le corps lui même permet d'obtenir une teinture. Dans le souci de respecter les biotopes, l'artiste a presque naturellement commencé à cultiver ses plantes sur sol vivant... jusqu'à monter une parcelle de plantes tinctoriales emblématiques de sa région au sein de la Société d'horticulture et d'arboriculture des Bouches-du-Rhône. En les étudiant afin de mieux en prendre soin, elle découvre les qualités médicinales de ces plantes, à l'origine choyées pour leurs couleurs. Dans d'anciens traités d'alchimie médiévale , on parle d »esprit », notamment de fleurs, afin d'évoquer le souffle qui maintient la vie dans le règne. Ce sont ces esprits qui animent les toiles de l'artiste... » Charlotte Cosson, Férale, réensauvager l'art pour mieux cultiver la terre, Actes Sud, 2023
« Marine Douet Ortiz est fascinée par les relations que la peinture entretient avec le vivant. Des relations qu'elle explore aussi bien dans ses composants même (pigments et textiles naturels, plantes tinctoriales) que dans les formes de représentation qu'elle adopte, des plus archaiques aux plus contemporaines. Les couleurs végétales et les structures organiques appliquées sur des voilages libres (série Herbier Provençal) voisinent avec des motifs inspirés du paléolithique (Mémoire de la déesse) et investissent l'espace architectural... » Opening book 014, 2020
“On rapporte que les Malais font des trous dans le fût des bambous qui croissent aux bois et lorsque le vent souffle, les sauvages couchés à terre écoutent des symphonies exécutées par ces harpes éoliennes gigantesques. Chose étrange : chacun entend une mélodie propre, harmonisée différemment selon le hasard du coup de vent. C'est la forêt qui chante. Il est connu aussi que les tisserands se servent du kaléidoscope pour découvrir des dessins nouveaux, laissant à l'occurrence aveugle le soin de réunir les morceaux de verre peints. Quand j'arrivai à Marlotte, colonie célèbre d'artistes, j'allai visiter la salle à manger de l'hôtel afin d'y voir des panneaux de couleurs dont j'avais oui parler. J'avise le premier. J'y vois successivement un portrait de dame, une jeune, une vieille, trois corneilles posées sur une branche. Très bien faites. On découvre aussitôt de quoi il s'agit. Puis c'est un clair de lune, lune assez claire : six arbres ; de l'eau stagnante, qui réfléchit les arbres. Certainement, oui c'est un clair de lune! Cependant... Enfin qu'est-ce que c'est ? - Eh! bien, c'est précisément cette question préliminaire qui vous procure devant un tableau la première de vos jouissances. Il faut chercher, trouver : et la fantaisie en mouvement, n'est-ce pas ce qu'il y a de plus agréable? (...) C'est là de l'art naturel, car l'artiste travaille comme la nature capricieuse, sans but déterminé! (...) La formule de l'art à venir (et comme tout le reste à s'en aller) c'est d'imiter la nature à peu près : et surtout d'imiter la manière dont crée la nature! Paris, le 5 Novembre 1894”
August Strindberg, Du hasard dans la production artistique
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