Arina ESSIPOWITSCH 

Les expériences de migration et de déplacements ont nourrit intimement ma production artistique. J'utilise la photographie moins comme un objet fixe mais comme un acte et lieu du multiple, lors de la prise de vue ou dans le processus de restitution.
Le sujet de mon travail est l'identité. Je conçois la notion d'identité comme quelque chose qui ne peut pas être unifié. Elle apparaît souvent comme un élément divisé dans mon travail: identités multiples, plurielles, fragmentées, identité palimpseste. Les personnages de mes images, fonctionnent à travers cette ambiguïté entre être UN et pluriel, ou multiple.
Le mode de fonctionnement de celui qui se déplace donne le protocole de création, la forme et le contenu à mes pièces. Mon travail plastique se situe entre photographie - image, photographie - objet, et photographie en tant que processus. J'articule ces notions en créant des installations photographiques, où l'image brise la frontière des deux dimensions et devient une expérience.


Photographie Claire Camous, 2022



Arina Essipowitsch, née en 1984 à Minsk, vit et travaille à Aix-en-Provence. Elle est diplômée de l'École Supérieure d'Art d'Aix-en-Provence (DNSEP 2014 avec félicitations du jury) et de l'Académie de Beaux Arts de Dresde en Allemagne (Meisterschülerabschluss 2017 avec 1,0).
En 2015/2016, elle est lauréate de bourse DAAD pour les arts visuels (programme de bourses d'artistes franco-allemand) et effectue une résidence à la friche de Leipzig, Spinnerei et passe ensuite plusieurs années à Berlin avant de revenir en France en 2020. En 2018, elle reçoit plusieurs récompenses pour son travail, telles que NEW TALENT AWARD powered by CANON, Prix special de FBZ-PREIS KUNST, PSYCHE und GESUNDHEIT, puis en 2021 elle est lauréate du PRIX POLYPTYQUE , du Mois de la photographie de Grenoble et de la bourse TRAVERSEES.

Ses oeuvres ont fait l'objet de plusieurs expositions dans des musées, des institutions et d'espaces d'art et notamment : La Compagnie Lieu de Création, Marseille, Biennale MANIFESTA 13 European Nomadic Biennal, Jeu de Paume LAB, Musée International de la Parfumerie à Grasse, Espace de l'Art Concret à Mouans-Sartoux, La station au sein de 109 à Nice, le Pavillon de Vendôme à Aix-en-Provence, l'Atelier de Cézanne et 3bisF - Centre d'Art au sein de l'Hôpital Montperrin à Aix-en-Provence, Centre Photographique Marseille, Kunsthalle Nürnberg, Oktogon Dresden, Hellerau- Europäisches Zentrum für Zeitgenösische Künste Dresden, Spinnerei Leipzig et plusieurs festivals européens de la photographie Festival Photo FICTIONS DOCUMENTAIRES Carcassone, LE MOIS DE PHOTOGRAPHIE GRENOBLE, NICEPHORE + à Clermont Ferrand, f-Stop à Leipzig, LANDSKRONA Foto en Suède, OFFGRID à Vienne en Autriche et plusieurs pendant Galerie Weekend à Paris par la galeries SIT DOWN récemment .
L'artiste travaille en lien avec des publiques variées du Centre Social Bernard du Bois et CONTACT CLUB VELTEN dans le quartier de Belsunce depuis plusieurs années.

Ses oeuvres font parties de collection allemandes de Kupferstichkabinett Dresden, HfBK Dresden, FBZ Bochum, collections privées Stiftung Kleine Kunstdialog West/Ost et collections publiques en France FRAC PACA et FCAC Marseille.

Depuis 2021 l'artiste est re présence en pays de Grasse « artiste en territoire » et actuellement travaille sur le projet d'exposition personnelle au Chateau de Tours à l'invitation de Jeu de Paume.

« La photographie d'Arina Essipowitsch, paysages et portraits, ne tient pas d'un tout-face, mais plutôt d'une équivocité, d'un pli, d'une complication, où elle donne autant à voir qu'elle ne cache et recouvre. Arina joue avec les contradictions et les articulations de papier qui font de la photographie un puzzle de pièces à l'envers et à l'endroit. Elle favorise les connections non pas entre le recto et le verso, mais entre passé, présent, futur, et c'est une nécessité incandescente qui fait ou défait ces plis, ces replis, et ces déplis. Une nécessité poétique qui n'attend pas d'apaisement, mais qui désire juste brûler encore et encore. Arina nous demande de la suivre sur le l de la lame de rasoir d'une ligne labyrintique et in - nie — celle d'un désir qui a l'éclat du fugace, de l'imprévu, du hasard, et le charme ensorcelé d'une réversibilité qui maintient le con it au coeur du Un de l'image, de l'identité qui est et restera fragments mobiles, possibilités renouvelées de se re-composer."  
– Extrait du texte de Paul-Emmanuel Odin pour l'exposition « ALLOCHRONOTOPIE »,
Parallèles du Sud, MANIFESTA 13 Marseille