Mary PUPET 

Partie 1
(Démarche, résumé)


Alternatives
Approche conceptuelle
Auto-identifications
Dualité
Détournements
Empirisme
Expérience perceptuelle
Expérience sensible
J'assume
Liberté de créer
Multiples sujets
Obscurantisme
oeuvres
Passage volontaire des frontières
Propriété
Représentations fictionnelles
Rapport sociétal
Système (au sein d'un)
Totalement tributaires
Travail
Valeurs

Par des représentations fictionnelles, détournements ou auto-identifications, je souhaite que mes oeuvres nous rappellent à notre liberté de créer des alternatives au sein d'un système dont nous nous pensons totalement tributaires.
Elles sont nourries de la dualité entre un rapport sociétal et une expérience sensible.
J'assume le passage volontaire des frontières entre approche conceptuelle et empirisme (l'expérience perceptuelle de certains dessins).
Le travail, la propriété, les valeurs immatérielles, l'obscurantisme, font partie de mes multiples sujets.


Les oeuvres réunies ici sont issues des douze dernières années de mon travail.





Partie 2
(Background)


Pendant des années j'ignorais l'art contemporain, je n'avais pas fait d'études supérieures, je n'étais pas artiste. C'est presque fortuitement, en tombant sur un catalogue d'expo puis en travaillant pour un éditeur marseillais, que je me suis intéressée à ce sujet. 

En filière technique à l'âge de quinze ans (une formation de maquettiste de presse, très pointue somme toute), mon existence a débuté de manière plutôt mouvementée : Très jeune, j'ai fait les 3/8 en usine, travaillant dans les champs ou vivant de troc. J'ai cumulé 13 métiers et traversé 13 pays. J'ai vécu dans une tribu, vu les prisonniers du sel, les mineurs de fond et les lépreux. Voyageant en cargo, en camion, au milieu des marchandises : sacs de ciments, pneus quand ce n'était pas des animaux. Une nuit, j'ai failli être précipitée dans l'océan, figurant, en tant que marchandise, sur une liste de négociants d'armes. Grâce à mon passeport français, j'ai fait du trafic de frontières, du commerce de pâte d'arachide et de mangues.
Après ces périples, je suis revenue à Marseille, ma ville. La vie y semblait plus facile qu'ailleurs - du moins en France.

Une expérience dans la presse, me permit d'entrer aux éditions Images en Manoeuvre pour mettre en forme les publications des Musées de Marseille. L'occasion m'était donnée de suivre l'actualité artistique en avant première. Je découvrais les expos, les textes et les oeuvres à travers mes maquettes de catalogues. 
La municipalité faisait alors la promotion d'artistes issus de Luminy (Identité Marseille). Invitée à cette école, j'avais été surprise par les moyens dont bénéficiaient les étudiants. Les lieux étaient enchanteurs. Il faisait beau et la pelouse verte au milieu des calanques faisait son effet. Quelqu'un répandait du plâtre sur le gazon et je me souviens avoir eu une pensée furtive pour le jardinier des lieux.
A ce moment là, je n'ai pas été vraiment interpellée par l'art de mes contemporains marseillais, ne connaissant pas suffisamment l'art de mon temps.
Néanmoins, je faisais des expériences de dessins et tenais pour hypothèse celle d'une « condition absolue » pour former figures et concepts. Faisant part de cette hypothèse et de mes travaux à Claude Lévi-Strauss, celui-ci m'adressa en retour par courrier ses félicitations ; un déclencheur pour désirer étudier les arts plastiques ?
Par ces recherches, le bac et le DEUG m'ont été dispensés pour pouvoir entrer en licence et pour obtenir à la suite une maîtrise et plus tard un DNSEP.

En 2008, j'ai rencontré Martine et Thibaut de la Châtre à Paris avec 70 dessins sous le bras. La dernière série (18 dessins) fut choisie et vendue au Salon du Dessin (Drawing Now-Paris).
Et cetera...
J'évoque rarement ce « background » de mon existence - du moins ces débuts...
C'est sans complaisance.
MP





Partie 3
(Dessins)



Dans mon travail, je dessine avec de l'encre mais je n'aime pas ça, c'est trop de tension.
Les dessins sont pleins d'incertitude. Terrible est l'action de dessiner.
C'est l'action de dessiner sans filet qui est terrible.
J'aime encore moins peindre, ou bricoler.
Quand je travaille sur l'ordinateur c'est plus confortable car l'ordinateur fait ce que je lui demande. Mais je n'aime pas travailler sur l'ordinateur.
À part ça j'aime bien ce que je fais.






Partie 4
(Ce que je fais)



Ce que je fais :
- je fais des photos
- je dessine
- je travaille sur ordinateur
- je lis, j'écris
- je mène des enquêtes de terrain
- je propose des droits de propriété
- je m'approprie des postures 
- je pointe certaines dérives
- j'assume la naïveté et l'utopie.
- je m'inspire des mouvements expérimentaux et de l'actualité
- Je prends conseil auprès de juriste, avocat, économiste, chefs d'entreprises, conseillers techniques...
- Je fais des dossiers pour communiquer avec des gens.