Delphine WIBAUX 

 
 
 
 
 
 

Absorptions lunaires, migrations diurnes 2017

Sur le petit monticule : la nouvelle Partition lunaire (en consultation)
Au sol : lunes usées, surexposées
Au mur : lunes fraîches et conservées dans le noir jusqu’à leur installation
Art-o-Rama, Marseille - prix des galeries, 2017

Absorptions : images végétales vivantes évoluant dans le temps sous les rayons solaires, volontairement non fixées, jouant avec notre regard et notre mémoire.

 
Absorptions lunaires, migrations diurnes est un projet débuté en 2014, par l'écriture. Partition lunaire, présentée dans l'espace d'exposition, se situe entre une nouvelle fictionnelle et un journal de bord retraçant ma pratique. 
Dans cette histoire, une entité ne vivant que la nuit prépare chaque soir de petites structures sensibles à la lumière de la lune. Chaque soir, elle les fabrique ; chaque aube, elle les couvre. Les plus anciennes ont le plus réagi à la lumière de la lune et les plus récentes sont les plus fraîches. Au bout d'un mois, elle dévoile tout au soleil, unique observateur, acteur imprévisible, agissant radicalement sur le travail en cours.
La pratique de l'écriture, vécue dans un premier temps comme une hypothèse et un rêve, m'a permis dans un second temps d'essayer des solutions végétales sensibles à leur environnement et à la lumière - les images sont alors révélées non par par la lune car son albédo* est trop faible, mais par le soleil.

En résidence en 2015 au Parc St Léger, j'ai conçu la série présentée à Art-o-Rama avec des plantes locales, témoins de l'écosystème environnant. J'y ai observé la lune au télescope pendant un mois, observations qui m'ont servi à bâtir cette série de phases. Le soleil a ensuite agi. La série a été conservée dans le noir jusqu'à au 21 mars 2017, date à laquelle j'ai appris que je participais à Art-o-Rama. Chaque mois, une lune lance la "migration diurne" des teintes. Celle de Mars est donc la plus "usée", tandis que celle de juillet est plus visible. Les lunes dont la migration a commencé avant le vernissage se reposent au sol sous la fenêtre taillée sur mesure dans la cloison, et s'usent progressivement, tandis que celles sur les murs sont fraîches, tout juste sorties de leur boite noire. 

Ce rapport à l'environnement extérieur agissant sur mon travail se retrouve également cette année là au 5e étage de la Friche, dans une installation en duo Todèl, proposée pour le prix des Ateliers de la Ville. Intitulée Des courants où le temps pèse moins lourd, la résonance sonore et vibratoire avec les trains et la ville activait notre installation.

* Pouvoir réfléchissant d'une surface
 
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