"Il est si difficile de décrire la lumière ! Le mot est toujours trop fort, on ne sait jamais vraiment comment le prendre. L’un dit lumière et l’autre pense subitement à une chose hors d’échelle, hors du temps, partout dans l’espace, non circonscrite, sans solidité. Alors que j’aimerais traiter la lumière comme des objets vu qu’ils le seront".
Daniele Del Giudice, Quand l’ombre se détache du sol
Il faut, après des heures d’épuisement à chercher quelque chose qui n’existe pas, s’allonger sous le ciel et s’abandonner à la rotation de la terre. Alors le poids de l’air, les turbulences atmosphériques et la perte de cohérence de la lumière résonneront au delà des siècles. Dans ces instants, nous croyons tenir quelque chose au point que la vie en sera changée à jamais. Mais dans cette nature, rien n’est définitivement saisissable. Le monde nous passe au travers et pour un temps nous prête ses couleurs. Alors nous fermons les paupières pour en conserver au moins l’image, et comme l’eau, inexorablement, elle se retire et nous repositionne dans ce vide. De celui que chacun porte en soi et avec lequel on doit apprendre à côtoyer, à combattre. Mais qui paradoxalement reste notre moteur le plus certain.
Ce qu’il y a de beau dans la poursuite réside dans la position du corps. Fléchi en avant, les muscles tendus et les yeux vifs, avec ardeur nous parcourons des distances inhumaines et traversons des paysages imaginaires sans jamais perdre souffle. Rejoindre ce qui fuit est la seule raison de notre mise en mouvement.
Agathe Rosa |
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"It’s so hard to describe the light! The word is always too strong, you never really know how to take it. One says "light" and the other suddenly thinks of something out of scale, out of time, everywhere in space, not circumscribed, without solidity. While I would like to treat the light as objects given that they will be".
Daniele Del Giudice, Quand l’ombre se détache du sol
After hours of exhaustion looking for something that doesn’t exist, it’s necessary to lie down under the sky and surrender to the rotation of the earth. Then the weight of the air, the atmospheric turbulence and the loss of coherence of the light will resonate over the centuries. In those moments, we believe we catched something so important that life will be changed forever. But in this nature, nothing is definitively graspable. The world passes through us and for an instant, lends us its colors. Then we close the eyelids to preserve at least the image, and like water, inexorably, it withdraws and repositions us in this void. Of the one that each one carries in himself, and with each one must learn to stand side by side and negotiate. But which paradoxically remains our most certain driving force.
The beauty of the pursuit lies in the position of the body. Flexed forward, tense muscles and lively eyes, with ardour we travel inhuman distances and cross imaginary landscapes without ever losing breath. Joining what’s leaking is the only reason of our motion.
Agathe Rosa |