La tunique de St François 2015
Papier découpé
210 x 135 cm
Installation à la cathédrale La Major, Marseille
Photographies Anne Loubet
Lorsque j’ai vu, pour la première fois, la Tunique de Saint François à Assise, j’ai été immédiatement frappé par sa modestie, sa petite taille et la pauvreté de la matière.
C’était en 1993.
J’ai fait une photographie sans flash, ce qui était permis à l’époque, sans bien savoir ce que j’en ferais plus tard.
Dessinateur, j’ai tenté plusieurs fois par le crayon de la reproduire, cherchant la couleur ou la lumière de la bure.
Sans être très convaincu du résultat…
Ce n’est qu’en 2015, à l’appel de l’Artothèque Antonin Artaud à Marseille pour une exposition collective autour d’un livre de Christian Garcin intitulé Vidas, Vies volées (ed. Gallimard) où des brèves de vies dressent des portraits contrastés d’inconnus, d’ermites et de personnages plus célèbres que l’image de la Tunique s’est ré-imposée à moi.
En l’agrandissant avec mon projecteur à diapositives, j’ai été surpris d’y découvrir un ensemble de sutures, raccommodages et coutures que la Tunique avait subie avec le temps.
Pratiquant le papier découpé depuis plusieurs années, le scalpel a tout naturellement remplacé l’aiguille et j’ai fait miennes ces blessures du manteau.
La taille ne pouvait être que la mienne…
Le projet pour le Moulin de Vernègues, intitulé Babel, présentera trois grands papiers découpés marouflés sur vitres. Des arbres caractéristiques du climat médittérrannéen, têtes en bas, et découpés en négatif simuleront une fausse caméra obscura. |