Anne-Marie PÉCHEUR 

J'ai pris le lieu comme un objet à orner, à décorer, en le gardant comme support, comme si tout était Un, unique espace où les fleurs viennent tracer les ombres, plantées de face, évidées ou tranchées, elles se développent en rang en ordre, elles déclinent et reprennent les fenêtres, ce qui est le ciel dehors, ce qui est le bleu dedans. J'ai jardiné depuis vingt jours mes plantes en les traçant comme sillage, en les emplissant, semis, boutures, fleurs énormes, dans une folie jardinière, irriguée par l'intensité de l'énergie de la lumière qui circule et oscille entre ces murs.
La force de ces emblèmes, costauds et trapus, dans un lieu suspendu, bleu dans la ville, traverse ses fleurs/corps, ces plantes/figures, ces ornements floraux venus historiquement de vastes histoires égyptiennes ou grecques. C’est là dans le petit iris ou la fragile giroflée, dans les fleurs exagérément féminines que je trouve la résolution du fond du problème.
Dans les noms des fleurs - mon livre de chevet- j’ai choisi une page accompagnant cette présentation. Cette nomenclature décrit un paysage ; marais, champ, bois, dessine un organisme complexe ; involucre, bractée, capitule. Chaque nom est une clef, et donne une avalanche de sens pour élucider l’énigme des fleurs.
Nommer ainsi chaque fleur me fait parcourir à chaque instant l’histoire de la peinture et ce, depuis le lotus (égyptien) d’Aloïs Riegl.

Extrait de Mise à jour, A.-M. P., Aussillon 9 septembre 1996

“I treated the place as an object to be ornamented, decorated, using it as the support, as if all were One, one sole space where flowers trace their shadows. Planted in front, hollowed, or cut, these develop in ordered ranks. They echo the windows, what is sky outside, what is blue inside. I looked after my plants for twenty days plotting their trails, filling in, seeding, cuttings, enormous flowers, in a gardening craze, irrigated by the intense energy coming from the light that circulates and oscillates between these walls”.
The strength of these strong stocky emblems, in a suspended place, blue in the city, runs through these flowers/bodies, these plants/figures, these floral ornaments coming historically from vast Egyptian or Greek stories. It is in the tiny iris or the fragile gillyflower and their exxageratedly feminine flowers that I find the solution to the problem.
In the flowers’ names -my bedside book- I picked a page acompanying this presentation. This nomenclature describes a landscape ;marsh, field, wood, describes a complex organism; involucre, bract, capitulum. Each name is a key, and provides an avalanche of meaning to elucidate the enigma of flowers.
Naming each flower allows me to run through the history of painting at every moment, and this beginning with Aloïs Riegl’s (Egyptian) lotus.
Excerpt from Mise à jour, A.-M. P., Aussillon September 9th, 1996

 
Mise à jour 1996
Huile sur plexiglass, chacune 420 x 370 cm
Vues de l’exposition à Aussillon
Photographie Francisco Artigas
Update
Oil on plexiglas, 420 x 370 cm each
View of the exhibition at Aussillon
 
Mise à jour 1996
Huile sur plexiglass, chacune 420 x 370 cm
Vues de l’exposition à Aussillon
Photographies Francisco Artigas

Update
Oil on plexiglas, 420 x 370 cm each
View of the exhibition at Aussillon
 
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