Cette première monographie de Loreto Martínez Troncoso, nait du désir de publier certaines des ses “prises de paroles”, actes de paroles publiques souvent décrites comme performatives. Non comme une documentation, mais comme une nouvelle expérience renouvelant les préoccupations de l’artiste dans l'espace du livre : comment changer d’adresse, parler d’ailleurs, mais aussi prendre/donner la parole autrement, créer des zones de contact, les ouvrir aux voix multiples qui habitent nos têtes ?
Ces voix y rencontrent aussi celles d’Alexandru Balgiu, de Lore Gablier, de Fabrice Reymond et d’Anja Isabel Schneider, pour parler de ces fois où on respire différemment l'air qui nous sépare, de l’ici de l’écriture et de l'ici de la parole, de leurs marges, de leurs transgressions, du rythme, des vides et des pleins, des brèches.

« Depuis l'automne 2010, j'ai rêvé d'un livre qui aujourd'hui s'est imprimé. « (Continuará) » ou « En chemin » ou « ... » Ce livre réunit trois de mes “prises de parole” comme prétexte pour déclencher de nouvelles écritures en marges et en notes et aussi pour convier, convoquer d'autres paroles-voix.
Paroles adressée à partir d’un je qui est/peut – je le veut bien – être un autre.
Paroles adressés à un vous, lors de leur formulation publique et qui ici devient un tu.
À un “toi, qui tiendra ces paroles entre ses mains. Toi imag(in)é·e. Toi désiré·e. Un toi qui phonétiquement est/peut être aussi un toit.” »
Loreto Martínez Troncoso