Alice GUITTARD 

Anatomie de l’errance, 2017
Émulsiaon photosensible sur marbre, dimensions variables
Vue de l’exposition En forme de vertiges, Bourse Révélations Emerige 2017, commissariat de Gaël Charbau, Villa Emerige
Photographies Rebecca Fanuele
 
Les belles imprudences...
Le marbre. Il est apparu dans mon travail à la fin de l’année 2016 avec la rencontre d’un graveur lapidaire qui m’initia à la gravure funéraire.
Après avoir parcouru les cimetières et marbrerie d’Île-de-France, je décide de faire parler la pierre non plus avec des mots mais avec des images. Chronophage et sans-limite, la photographie me voit accumuler plusieurs milliers de clichés réalisés depuis 2000. Le paradoxe entre cette immatérialité et le processus d’apparition par un procédé complexe et archaïque - le développement aux sels d’argent - retient un réel intérêt. La pellicule délicate et fragile épouse le matériau immuable qu’est la pierre. Le minéral dispose du pouvoir de nous installer dans une dynamique psychique marquée par l’expérience d’une dévitalisation. Faire halte dans l’univers des pierres, s’y retirer, c’est se défaire de toute volonté humaine ; éprouver jusqu’à l’oppression un espace informe chaotique, un vide angoissant qui vous fait perdre tous les repères intérieurs.
 
 
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