The Art of Seeing—States of Astronomy
Curation Julia Marchand
Avec Rodrigue de Ferluc
20 avril – 24 novembre 2024
Pavillon géorgien à la Biennale de Venise
Palazzo Palumbo Fossati
Il y a trois ans Julia Marchand, Garikula et Festinova nous invitaient en Géorgie pour travailler à partir de l’héritage d’Iliazd (1894-1975), poète, typographe, éditeur géorgien qui passa une partie de sa vie en France. En novembre dernier, Julia Marchand nous a proposé un second volet de cette aventure zaoumesque autour d’un livre édité avec Marx Ernst en 1963, Maximiliana ou l’exercice illégal de l’astronomie. Le livre prend pour point de départ le travail d’Ernst Wilhelm Tempel, un astronome allemand du XIXème siècle dont la pratique de l’astronomie était aussi marginalisée que pointue. Il s’agit donc de deux artistes qui trouvent une forme nouvelle, un siècle plus tard, au travail d’un autre artiste.
Nous avons alors tenté de penser à notre tour un dispositif de présentation des archives qui entourent l’ouvrage. Inspiré des meubles à multiples tiroirs des typographes et imprimeurs et d’une forme typographique trouvée dans l’ouvrage, nous avons dessiné ce meuble d’archives. Tel un caractère d’imprimerie fou, le meuble est à la fois sculpture s’il demeure inactivé et objet relationnel si le public l’active. Eu égard au travail muséographique de Julia, nous avons pensé des revêtements de tiroirs différents selon la typologie d’archives. Eu égard au livre original dont la couverture était en cuir clair, nous avons demandé à Jeanne Huet, peintre en décor, de s’en approcher en peignant le meuble. Enfin, eu égard au public, nous avons pensé un mode d’activation sensuel, tactile. Dans une biennale où peu d’objets sont pensés pour être usés, cela prenait pour nous tout son sens. C’est un support pour se réunir autour de ce meuble / table et pour raconter l’histoire de Maximiliana.
Les archives ont été prêtées par François Mairé, le fils d’Hélène, sa femme.
Les archives ont été sélectionnées par Julia Marchand, assistée d’Elisa Francesconi et les notices écrites par David Koroshinadze, historien de l’art et spécialiste de l’œuvre d’Iliad.
Les cartels ont été mis en forme par le travail graphiste de Fabien Chaminade.
Le meuble a été réalisé par Adriano Pernigotti à Venise.
Aux côtés de deux artistes géorgiens, le pavillon mélange la France à la Géorgie, et offre un espace cosmique, un espace de repos hors des sentiers battus des gardini et de l’arsenal dans le magnifique Palazzo Fossati.
Le pavillon a bénéficié du soutien de la Géorgie et de mécènes privés tels que mécènes du sud. |
Crédit photos Grégoire d'Ablon |