L’exposition présente la série Crash Box, expérimentation vidéo qui donne à voir, de manière inédite, des bâtiments démolis par foudroyage depuis un point de vue intérieur, au plus proche des charges explosives. Les images ainsi capturées manifestent, dans le presque rien à voir de l’effondrement, l’échec du projet social porté par cette architecture de la reconstruction.
Le plus récent projet Vitrifications, dont le premier volet fut présenté au centre d’art Les Tanneries en 2019, est basé sur une approche critique d’une forme d’architecture contemporaine spectaculaire conçue par ordinateur et construite en verre.
Faisant écho à cette évanescence, l’artiste réalise en collaboration avec Inria (Institut national de recherche dédié aux sciences du numérique) un dispositif robotisé par lequel le spectateur assiste à la construction d’une ruine.
L’utilisation de micro-billes de verre creuse l’écart entre l’automatisation implacable du robot qui imprime un modèle numérique et la dépose d’une matière non liée, informelle et instable: l’échec de l’édification engendre un paysage de dunes cristallines qui s’effondrent sur elles-mêmes au fur et à mesure de leur élévation.
Enfin, spécialement produite pour l’exposition, l’œuvre Première ligne renvoie aux croix de Saint-André qui soutiennent souvent l'architecture vernaculaire et dont l’explosion de lumière remet en question, ici, le principe de confortement.
Extrait du communiqué de presse, EAC, Mouans-Sartoux, 2022
Crash Box, 2010-2013
Pneus, bombe de chantier orange, métal, caméras, enregistreurs son, sangles de levage chaque Ø120x100cm
Crash box (foudroyage intégral de la tour de Combettes à Decazeville), 1er août 2012–11h
CB#1: 48’22’’ • CB#2: 48’01’’ • CB#3: 46’14’’ • CB#4: 47’07’’ Crash box (foudroyage intégral de la grande barre des Perrières à Mâcon), 30 juin 2013–11h
CB#3: 42’27’’ • CB#2: 46’30’’ • CB#1: 59’30’’
Rushes (vidéo couleur, son) directement extraits de leurs crash boxes (coupe à 1mn après l’effondrement), écrans Lcd avec cadre ouvert, 10.1 pouces, 1080 p.
Œuvre réalisée en résidence dans l’entreprise CEBTP DÉMOLITION dans le cadre des Ateliers de l’Euroméditerranée-Marseille Provence 2013, en partenariat avec Sextant et Plus (FRÆME). Ce projet artistique a bénéficié de l’aide à la maquette et à la production du DICRéAM (Dispo- sitif pour la création artistique multimédia et numérique) du CNC (Paris, 2011 et 2012).
Courtesy Anne-Valérie Gasc et la Galerie UN–SPACED, Paris
Vues de l'exposition Machines aveugles, EAC, Mouans-Sartoux, 2022
Première ligne, 2017-2022
Structure acier, châssis plexiglass noir, cartes leds aluminium, leds 4000K, système électronique (alimentation, carte de contrôle)
Chaque croix: 161,8x20x7cm
Conseil structure, Thierry Ciccione — conseil ingénierie lumière, René Henri (Idée +) — serrurerie, Lucien Ciccione — circuits imprimés et leds, Laurent Massol (LED Engineering Development) — conception du dispositif électronique, Guillaume Stagnaro.
Production Mécènes du Sud Aix-Marseille et eac.
Courtesy Anne-Valérie Gasc et la Galerie UN–SPACED, Paris
Première ligne, 2017-2022
Détails
Vitrifications, 2019-2022
Micro-billes de verre, trajectoire numérique aléatoire, système de remplissage (bidon, accéléromètre), système robot parallèle à câbles (treuils, codeurs incrémentaux, lidars, système automatique de contrôle), capteurs environnementaux, webcam
Dimensions variables
Œuvre conçue en collaboration avec INRIA Institut national de recherche en sciences et techno- logies du numérique pour la partie robotisée (équipe Héphaïstos, Sophia Antipolis: responsable scientifique du projet — Jean-Pierre Merlet, chargé de recherche — Yves Papegay).
Avec le soutien du laboratoire Project[s] de l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille et l’aide au développement et à la production du DICRéAM (Dispositif pour la création artistique multimédia et numérique) du CNC (Paris, 2018 et 2019).
Courtesy Anne-Valérie Gasc et la Galerie UN–SPACED, Paris
