La restauration des rêves
Pour son exposition personnelle à la galerie l’axolotl, Jérémie Cosimi présente une nouvelle série d’œuvres, d’où surgissent ses spectres radieux dans l’intimité des ruines. Dans l’ abstraction des espaces sans fin, l’artiste saisit le moment où le soleil fait vivre la pierre : la chaleur d’un souvenir friable.
Le sable est issu de la désagrégation des roches, sous l'action des intempéries et de l’érosion. Intitulée « Après le sable », l’exposition agence peintures et sculptures à la manière d’un musée archéologique, ici non chronologique, mais tournée vers un futur possible : celui du devenir des pensées et des images, de leur métamorphose et de leur réminiscence.
D’un geste virtuose, et avec la précision d’un archéologue, Jérémie Cosimi peint des objets et figures retrouvés, altérés, évanescents. Là s'opère un processus de restauration, où l’artiste sauvegarde les apparitions fantomatiques sur la toile, dans des mises en scène ou recadrages qui lui sont propres, l’impliquant intimement dans l’histoire qu’il bâtit.
Dans la douceur des teintes chair et sablonneuses, ses personnages entrent en synthèse avec leur environnement, laissant suggérer leur propre fossilisation, ou adaptation à un milieu par le développement de nouveaux systèmes et fonctions biologiques. La symbiose du corps humain avec le végétal, à la frontière du camouflage, révèle par un timide sublime une immortalité de la figure discrète, une rencontre rêvée, évanouie.
Cette mémoire d’un monde voyage dans les œuvres de Jérémie Cosimi, éblouissantes et fugitives comme les dernières images d’un songe persistant. |