Combinant des références à l'histoire et à la culture populaire, l'installation Mind and Senses Purified de Léo Fourdrinier s’inspire du concept d'hantologie de Jacques Derrida, qui décrit un monde présent hanté par les traces du passé. Intitulée d'après le refrain de la chanson clubbing de Gala Freed From Desire, l'œuvre s'apparente à un spectacle où s'exhibent les faiblesses humaines. Face aux gradins, qui rappellent les théâtres antiques, une sculpture composée d’une moto retournée et d'un homme ailé, associe le culte de la vitesse au mythe d'Icare, fils de l'architecte Dédale, mort après avoir volé trop près du soleil. Son œuvre interroge ainsi la force de la catharsis à l'époque actuelle, invitant le public à faire l'expérience de la purgation de ses passions.
Léo Fourdrinier installe un ensemble de sculptures récentes dont la plus spectaculaire, Mind and Senses Purified (Icare) – vue à la Biennale de Lyon – se déploie dans un mouvement de lumière, de moto retournée et d’ange déchu. Très vite, la narration se met en place, un sentiment de vitesse, celui de l’orage et de la lumière accompagne la chute inexorable de la moto. L’artiste nous parle alors du culte de la vitesse, d’Icare monté trop vite, trop haut. Chaque élément faisant directement signe vers l’Histoire, la mythologie et une certaine culture populaire.
Combinant des références à l’Histoire et à la culture populaire, l’installation “Mind and Senses Purified” est intitulée d’après le refrain de la célèbre chanson de clubbing “Freed from desire” de la chanteuse Gala. Léo Fourdrinier a mis en place des gradins qui permettent au visiteur de s’asseoir face au port de plaisance: à droite, un point de vue inédit s’ouvre sur la mer, tandis que la ville se dévoile sur la gauche. Les gradins sont ornés de l’inscription « Mind And Senses Purified », représentée en lettres lumineuses. La phrase qu’on pourrait traduire littéralement par « Esprit et sens purifiés » s’interprète à ce point précis de rencontre entre la ville et la mer. D’après la chanteuse: « « Freed from desire » est une prière. À l’époque, je voulais changer le monde, rassembler tout le monde autour d’un seul but. Je voulais réunir tout le monde autour d’une chanson pour expliquer que l’essence originelle du mal, c’est l’avarice. Cette chanson est une invitation à suivre ses rêves sans jamais perdre de temps sur les possessions matérielles. »
La pratique artistique de Léo Fourdrinier explore différents domaines tels que le théâtre, la poésie ou encore l’Histoire de l’art. En combinant sciences, technologie, références issues de la mythologie ou de la pop culture - le tout dans un univers lyrique- il invite avant tout le spectateur à une expérience émotionnelle, une introspection.
Texte de Gaël Charbau, directeur artistique de Un Été Au Havre