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Vue d'exposition à la galerie of Marseille, 2009
Quand sa fille a huit ans, la mère d’Ymane Fakhir commence à constituer son trousseau ; des bijoux aux torchons, elle rassemble tout ce dont Ymane aura besoin, une fois mariée, lorsqu’elle entrera dans une autre famille, un autre clan. Un à un, les objets s’accumulent, dessinant le portrait de la femme et de l’épouse modèle qu’elle deviendra sans doute. On commande des souliers aux semelles de bois finement sculptées, des tissus à fil d’or, des robes de soie. A chaque fois qu’un oncle ou qu’un cousin part en voyage, on lui demande de ramener quelque chose. La grand-mère rapporte de la Mecque des perles de la mer Rouge, de Paris, de la lingerie fine. Le trousseau grandit en même temps que la petite fille. Les époques passent, les modes changent et chacune laisse une trace dans les effets d’Ymane. Années soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix… Regarder ce trousseau, c’est faire l’expérience d’une archéologie déroutante, la construction d’un être façonné, année après année, par la communauté plutôt que l’individu. Chaque strate révèle aussi la tendresse constante et l’obstination tenace d’une mère et d’une famille, décidées à ne donner que le meilleur.
Lire la suite du texte de Coline Milliard (+ English translation)
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Le trousseau 2005-2009
Valise à serviettes et draps 2008
Cantine 2008
Valise a tissu 2008
Tirage lambda sous diasec, 80 x 80 cm |
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