Linge de lignes 2022
Dans le cadre de l'exposition collective Curiosités vagabondes, Centre d'art l'ArTsenal, 2021-2022
Installation spécifique à la brasserie Chez Les Sister's à Dreux (28)
Installation composée de plusieurs séries d’œuvres in situ pensées pour le lieu et son contexte.
Hommage aux motifs « torchon blanc à lignes rouges ». Sol, mur, peintures, objets et vaisselles. S’ancrant dans l’histoire passée et présente du lieu, ses lignes mémorables marquent le domestique, l’hygiène et la fonction de nourrir, d’accueillir, de nettoyer.
Salon de thé depuis dix ans, l’espace fût en premier lieu une pension à chevaux puis une auberge, celle de madame Charlot.
Ce détail du quotidien des intérieurs de maison, d'une présence constante toute en invisibilité, envahit l’espace, offrant une lecture particulière de l’environnement.
L’attention portée à ces essuie-mains propose de renouer avec l’histoire de ce linge, ses graphismes, ses symboles.
Pièce importante du trousseau, sa valeur marchande faible, lui confère une place à part dans l’héritage. Souvent marqué aux initiales, il perpétue la mémoire des filiations généalogiques et de l’appartenance dont les femmes sont dépositaires.
L’attachement est d’autant plus fort que cette mémoire s’appuie sur des traces fragiles et périssables. Il est une part importante du matrimoine.
Une fascinante diversité de modèles se côtoient depuis des siècles tant au niveau des fibres utilisées, du nombre de rayures, des couleurs et des usages attribués, ce linge reste pourtant un repère stable. Nous savons qu’ils sont des torchons.
She is a Wallflower 2006
Carton, carton plume, papier peint
Installation à la Galerie du Tableau, réplique de la porte existante
Dans un souci d’accès, la porte est entrée.
L’échelle 1 de la pièce présentée ne l’empêche pas de raser les murs sur la pointe des pieds, aux côtés de son modèle qui lui montre l’exemple.
L’intérieur domestique, la maison et les formes qui lui appartiennent, meublent ce bricolage visiblement maladroit dans un élan d’économie.
Des matériaux indigents sont utilisés pour leur capacité à restituer une ambiance. Le revêtement mural semble être le support idéal du décor feint et de l’illusoire, du trompe l’oeil annoncé.
La prégnance des motifs rendant le souvenir visuel, le papier peint fait la star et permet aux assemblages de se fondre dans le décor, à la recherche d’un confort dans l’étonnement.
Une économie domestique qui affiche le caractère mnémonique du travail, en en appelant à la présence du lieu, autour d’une détermination à rendre accessible et à traiter de la modestie.
Le sourire est visé, au travers de l’ironie et de l’intention de faire attention à l’alentour.
Échelle 1, japonisante 2006
Bois, papier peint, 223 x 144 cm
Photographies
Jean Bernard
Présentée lors de l’exposition « Carte blanche » Une entrée en matière, Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, 2017
« Entre la représentation de la réalité et la réalité objective s’opère un rétrécissement de l’espace tridimensionnel, un rapprochement du lointain vers le premier plan, de la 3 D à l’expression en 2 D. Dans la série Échelles, Clémentine Carsberg opère de même mais en ramenant physiquement l’objet réel sur le plan et visuellement dedans. Ce mouvement d’attraction ne suffirait pas à «aplatir» l’objet pour le confondre avec le plan s’il n’y avait l’action du papier peint, qui, avec son décor exubérant de ramages floraux, ou de géométrie baroque, annihilait la volumétrie de l’objet en le fusionnant à son environnement tel un caméléon mimétique. L’échelle disparaît dans le décor, au profit d’un tout unifié : l’œuvre. Cette superposition fusionnant formes, volumes, couleurs, sorte de sandwich visuel qui neutralise les appartenances originelles de chaque partie, peut ouvrir des questions sur les notions de disparition et de caché. Car le papier peint «cache». Il hôte à la vue. Il est même parfois conseillé de le choisir pour cacher des murs dégradés ; une sorte de cache misère joyeux, et rapide à coller, en lieu et place du travail fastidieux que serait la préparation de la surface d’un mur avant de le peindre.
La disparition n’attend pas qu’un objet soit soustrait à nos yeux pour qu’elle se déclare. Un objet peut rester dans le champ du visible sans être vu. Il en va de ces objets qui peuplent notre quotidien et dont on n’en perçoit plus la présence. Les œuvres Lave main, et Rocking chair, en sont des exemples. La banalité du regard, ou la non utilisation d’un objet ou d’un outil, efface sa corporéité. Ce qui n’est plus essentiel à un moment est remisé dans un oubli plus ou moins proche. Il suffira que le besoin se fasse jour pour que l’objet réapparaisse à la vue comme étant indispensable à sa fonction renouvelée. L’œil sélectionne. Si j’ai besoin d’une échelle, je «vais» la voir. Dès qu’elle n’aura plus d’utilité elle va disparaître dans le «décor», s’intégrera à son milieu, à son espace. Et pourtant elle sera là, à portée de vue, dans son coin, sans se faire repérer, «humble» dans sa posture. »
B. Muntaner
Lave main 2006
Carton, papier peint, environ 320 x 106 cm
Objets peints 2016
Matériaux divers, peinture, papier, environ 30 x 53 cm
Objets peints 2016
Matériaux divers, peinture, papier, environ 30 x 53 cm
Objets peints 2016
Matériaux divers, peinture, papier, environ 30 x 53 cm
Objets peints 2016
Matériaux divers, peinture, papier, environ 30 x 53 cm