Visages publicitaires 2009-2012
24 x 30 cm
Vues d'exposition
Ces figures nous aguichent, nous regardent, nous sourient, la froide sensualité qui émane de ces reproductions d'affiches nous place devant une relecture de ces présences fantomatiques des modèles publicitaires féminins qui sont visibles dans l'espace public. Je voulais faire des portraits dans la rue en utilisant le téléphone portable comme outil de travail, utiliser ce qui est déjà existant et j'ai produit ces photographies d'images que l'on retrouve en grande quantité de toute part dans la rue. Le choix de ces visages est venu par volonté de poursuivre mon travail déjà engagé sur le portrait et l'expérimentation autour de l'image. Je m'intéresse au moyen de captation et de restitution du réel par des techniques d'hybridations et le détournement d'appareil pour produire des photographies formellement différentes s'inscrivant dans un courant alternatif de la photographie contemporaine qui se nomme Fotopovera. Le bricolage artistique permet la réalisation de forme nouvelle.
Lors de la prise de vue il est s'opère un re-cadrage, un passage de la couleur vers le noir et blanc, ainsi que plusieurs manipulations de retouche directement sur le téléphone ou bien à postériori par un passage sur un logiciel de manipulation des images. Dans un deuxième temps, j'utilise mon téléphone mobile et projète l'image à l'aide d'un agrandisseur sur du papier photosensible en chambre noire, la trame numérique impressionne les sels d'argent qui deviennent d'une certaine manière des pixels.
Dans ce travail photographique le portrait est le moyen de parler de l'humanité dans sa froideur dans sa projection plate, une certaine mise en abime de la représentation du modèle féminine dans la publicitaire.
C'est aussi la ré-appropriation et la ré-interprétation d'une réalité photographique réalisée par d'autres photographes suivant leur protocole esthétique et certainement avec des moyens conséquents que je machine à travers ces expériences. Les pixels de l’écran ainsi transféré sur du papier noir et blanc dessinent des formes, des lignes, des surfaces qui produisent une épreuve singulière.
Ce qui est interrogé en premier lieu cependant, c'est le moyen de fixer le flux des images ; c'est cet espace du possible, par cette hybridation et la relecture contemporaine des procédés de la photographie, il se crée un espace du possible ouvert vers de nouveaux imaginaires. |