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| La pratique de Véronique Rizzo suit le chemin original d'une picturalité qui explore autant les récits et les territoires de l'objet tableau que ceux du film vidéo expérimental. L'instabilité de ses motifs fait exploser les visées manifestes des styles en assumant leurs contradictions dialectiques. Son approche réflexive sur l'histoire des formes les fait vibrer dans l'espérance d'une projection romantique utopique, qui signifierait un retour radical à la sensation. L'hybridité de son travail s'appuie sur les coexistences imprévues d'abstractions, sur les traces de multiples chocs d'images, ainsi que sur des fictions hermétiques. La couleur, diluée dans les échos du son, diffuse ainsi sa matérialité et le mouvement des formes immerge le spectateur dans une hypnose salvatrice.
Lise Guéhenneux – 2015
Le travail de Véronique Rizzo s'appuie sur une connaissance approfondies des grands moments de histoire de l'art récente. Principalement tournée vers l'abstraction (des avant-gardes russes jusqu'à l'op art en passant par l'art concret ou le Bauhaus...) cette compréhension précise pose les bases d'une pratique qui redéfinie, se détache, contredit ou amplifie ces fondements théoriques. Véronique Rizzo opère à l'aune des transformations du monde et des remises en cause, de l'échec ou des réussites des programmes idéologiques qui ont accompagnés les abstractions modernistes. Portant un regard tour à tour ironique ou partisan sur cette pensée formelle, elle puise son vocabulaire plastique dans ces géométries chargées de sens. Que ce soit les motifs de Vasarely dans sa vidéo Tilos, ceux de Jean Arp ou Pol Bury dans Gestalt, ils constituent le socle d'un art qui, à l'heure des techniques numériques, rejoue ces expérimentations visuelles, les animent et les mixent... Car à l'image arrêtée de la peinture succède le mouvement de la vidéo, car à l'enfermement de la forme pure et autonome se substitue l'inclusion de motifs issus de la culture populaire. Génériques d'émissions de télévision ou de films des années 1960-70, BD, science-fiction, cultures urbaines, musiques électroniques, psychédélisme... Tout se rencontre et coïncide d'une manière ou d'une autre dans cette oeuvre de synthèse. Et puisque les utopies sont tombées sous le feux de politiques trop rationnelles, puisque les formes cinétiques se sont fait rattraper par l'industrie de la communication de masse, de l'identité visuelle, de la permanence de l'image, alors Véronique Rizzo prend acte et joue le jeu du sensoriel et du sensationnel. Les (installations) vidéos qu'elle réalise ont une charge vibratoire qui les placent invariablement du côté de l'expérience corporelle. Parfois oppressante (PanopticonXXXX), résonnante (Tilos), narrative (Labyrinthe vert), ou hypnotique (Sun1), elles disent intensément la puissance émotionnelle de la forme. Si le travail de Véronique Rizzo peut être perçu comme une mise en question, il doit également être compris comme une affirmation, celle qui dit la validité du motif sur une réalité physique. C'est cette force opérante qui se donne à lire sans détour dans cette géométrie vivante et sensible.
Guillaume Mansart – 2007
Spiltscreen Lili Reynaud-Dewar – 2006 édition 02, Paris Lire le texte / Read text
Je m'interroge sur la présence de l'image comme lien social, sur ses multiples signifiés, ses multiples statuts. Il y a une tentative de réhabilitation de ses qualités de révélation ou de notre aptitude à les ressentir, un projet de réactiver ses qualités subliminales. Je me situe sur la limite où elle échappe à l'instrumentalisation et devient autonome. La fascination, la charge émotionnelle qui nous lie aux images, la mémoire qu'elles contiennent, leur puissance de projection et d'introjection du corps, leur capacité d'être un miroir de la conscience sont les matériaux qui me permettent d'aborder un projet poétique d'exploration du soi : ses possibilités d'auto-connaissance, de transformation, ses relations à l'extériorité : dans le constat d'une tension entre autonomie et instrumentalisation. Mon travail est orienté donc vers une recherche plastique de la représentation d'espaces ambigus, hallucinatoires qui agissent comme révélateurs d'une relation psycho-sensorielle de la conscience à la spatialité, de la conscience à l'image comme espace environnemental.
Véronique Rizzo – 2002
Ma position stylistique est un "mix" de la peinture historique, abstraite-géométrique,et d'une culture populaire et urbaine. J'essaie de trouver un lieu synthétique par lequel ces traditions se rejoignent et forment une nouvelle identité. Je travaille sur la fascination, la charge émotionnelle liée aux images, leur puissance de projection et d'introjection, leur capacité d'être un miroir de la conscience. Je les utilise comme un langage, un appareil sémantique, une nouvelle syntaxe. Les séries sont des tentatives diverses de propos, éthiques, métaphysiques, politiques, existentiels. D'autres images sont plus formelles, plus abstraites, concentrées sur la recherche de l'effet conjugué des formes géométriques et d'un chromatisme bizarre, à représenter et à faire vivre, une sensation physique et dynamique de l'espace. Mon travail s'oriente donc de plus en plus vers une recherche plastique de la représentation d'espaces ambigus et hallucinatoires qui agissent comme révélateurs d'une relation psycho-sensorielle de la conscience à la spatialité, à l'image comme espace environnemental.
Véronique Rizzo – 2002
L'évolution de l'art de Véronique Rizzo suit une voie originale. À l'égale d'artistes russes comme Rosanova, Popova ou Exter, elle développe un raisonnement autonome, surprenant par son amplitude chromatique et mentale, elle distribue ses formes telles des forces «aspiratrices» sur une surface délétère et poudrée. Rizzo fonde sa pensée sur les contraintes de la planéité. C'est la mise en place d'un chaos réglé et contaminateur, à la recherche de toile en toile d'un ordre qui soit aussi un désordre. Rizzo nous dépose à l'extérieur du tableau, là où l'immatériel prolifère.
Jean-Louis Delbès – 2000
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| The evolution of Veronique Rizzo's art follows an original path. Like Russian artists such as Rosanova, Popova or Exter, she develops an autonomous reason, surprising in its chromatic and mental amplitude, she distributes her forms like «aspirating» forces on a deleterious and powdery surface. Rizzo bases her thought on the constraints of flatness. It's about putting into place an ordered and contaminating chaos, searching from canvas to canvas for an order which is also disorder. Rizzo leaves us outside the painting, where the immaterial prospers.
Jean-Louis Delbès – 2000
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Techniques et matériaux
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infographie / computer graphics techniques de l'image imprimée (multiples, sérigraphie, impression offset et numérique) / techniques of the printed image (multiples, silkscreen, offset and digital print) techniques walldrawing, peintures industrielles / walldrawing techniques, industrial paints techniques classiques de la peinture / classical painting techniques | |
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Mots Index
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espace / space image / image psychosensorialité / psychosensoriality anticipation / anticipation mémoire collective / collective memory mémoire individuelle / individual memory | |
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champs de références
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Gilles Deleuze, Logique du sens
Raoul Vaneighem, Mouvement du libre esprit
Lewis Carrol
Little Nemo
Henri Lefebvre, La production de l'espace
Pierre Klossowski, Nietzsche et le Cercle vicieux
Gombrovitch
Antonin Artaud
Aldous Huxley, Les portes de la perception
Jean-Claude Forest, Barbarella
Patanjali
Jacques Tati, Playtime
Gérard de Nerval
La série T.V, Les voyageurs du temps
Alfred Hitchcock, Vertigo
Les bandes dessinées de science-fiction
Les génériques de séries et de films des années 60-70
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repères artistiques
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la culture des images en général, la peinture, l'architecture, le design et la bande dessinée / Culture of images in general, painting, architecture, design and comics L'avant garde russe / The Russian avant-garde Rodchenko, Exter, Popova... L'art concret, Lygia Clark, Max Bill, Les Arp, Vera Molnar, Bruno Munari, H. Stazewski... L'art cinétique Blinky Palermo, Hans Peter Feldman, Ed Rusha Les maniéristes L'art fantastique L'architecture moderniste, BrunoTaut, Erich Mendelsohn, O. Niemeyer, Mies van Rohe Comics Marvel 70, Titans, Perry.. | |
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