Bernard Plossu vit actuellement en France, même s'il continue à arpenter le monde. Il a commencé à photographier par hasard au Mexique en 1965. Son oeuvre coïncide avec le développement de la photographie française contemporaine. Ses images sensuelles, aux vibrations immobiles et silencieuses nous parlent de la douceur des corps, de la matière, du mouvement et autres "paysages intermédiaires". Les thèmes comme le voyage, l'espace, la famille, sont souvent abordés de manière autobiographique et l'on retrouve dans son travail une écriture intime, un langage repérable au fil des années. (Signatures, Maison de photographes)
« Rien ne peut être plus abstrait que ce que nous voyons réellement. » Giorgio Morandi
« La photographie parle de tous les moments apparemment sans importance qui ont en fait tant d'importance ! »
« En photographie, on ne capture pas le temps, on l'évoque. Il coule comme du sable fin, sans fin, et les paysages qui changent n'y changent rien. »
Bernard Plossu
« On ne regarde pas les livres photographiques de Bernard Plossu : on les lit. » Gilles Mora
Right now, Bernard Plossu is living in France, even though he is still globetrotting. He started taking photographs quite by chance in Mexico in 1965. His oeuvre overlaps with the evolution of contemporary French photography. His sensual images, with their noiseless, motionless vibrations, tell us about the softness of bodies, matter, and movement, and other “intermediate landscapes”. Themes such as journeys, space and the family are often broached in an autobiographical way, and we find in his work a private style, and a language which can be identified over the years (Signatures, Maison de photographes).
« Nothing can be more abstract than what we really see . » Giorgio Morandi
« Photography speaks of all those seemingly unimportant moments which are in fact so very important »
« Photography doesn't capture time, but evokes it. It flows endlessly like fine sand, and the changing landscapes change nothing. » Bernard Plossu
« One doesn't look at Bernard Plossu's books : one reads them. » Gilles Mora
Techniques et matériaux
Photographie noir et blanc et couleur : objectif de 50 sur boîtier Nikkormat appareils-plastiques : agfamatic, instamatic, panoramique Prestinox au début, 1958 : Brownie-flash en couleur, utilisation du procédé Fresson
Black and white and color photography : 50mm lens on a Nikon casing plastic cameras : initially agfamatic, instamatic, Prestinox panoramic, 1958 : Brownie-flash in color, use of the Fresson technique
Mots Index
déserts famille / family routes / roads ouest américain / the American West appareils-jouets / tools-toys
champs de références / repères artistiques
Histoire et histoire des hommes. Aller dans les ruines à pied. Marcher dans les déserts pour comprendre : les Anasazis dans l'ouest, le Nemrud Dag en Turquie, Meïdoum en Egypte !
Peinture
de Corot à Malevitch via l'Expressionisme allemand. La vraie peinture, pas la décoration. Bonnard a compris la lumière. Otto Müeller, Varangeville de Braque, impossible de tout dire... Les Italiens : Morandi, Carra, la Scuola Romana. Artistes contemporains : Per Kirkeby, Patrick Sainton
Cinéma
Le Salon de Musique de Satyajit Ray, la Nouvelle Vague, les classiques à la Cinémathèque, quelle chance ! Mizoguchi. L'intelligence italienne : Dino Risi avec l'acteur Alberto Sordi. L'humour plus que le drame. Lire tout le temps (Honoré de Balzac, Louis Ferdinand Céline, Malcom Lowry, Albert Cossery, Michel Butor et les paysages intermédiaires, Carlo Emilio Gadda, Amin Maalouf, tous les écrivains siciliens, Jean-Claude Izzo et Marseille...), Beau-fixe de Jean Christophe Bailly
Photographie
je citerai Dubuffet dans Apercevoir : «Il y a toute une gamme de degrés dans l'attention. Dans le même instant vous voyez grand nombre de choses, dans un crépitement, dont les unes sans y prendre garde, à peine entrevues, et comme obliquement, en angle frisant, d'autres sur lesquelles votre regard s'est posé un peu plus perpendiculairement, un rien plus longtemps, peut-être.»
History and human history. Walking through ruins. Walking through deserts to understand : the Anasazis in the west, the Nemrud Dag in Turkey, Meïdoum in Egypt Painting : From Corot to Malevitch via German Expressionism. Real painting, not decoration. Bonnard understood light. Otto Müeller, Varangeville de Braque, impossible to say it all... The Italians : Morandi, Carra, the Roman school. Contemporary artists : Per Kirkeby, Patrick Sainton Film : Le Salon de Musique by Satyajit Ray, the Nouvelle Vague, The classics at the Cinémathèque, what luck ! Mizoguchi. Italian humor : Dino Risi with the actor Alberto Sordi. Reading all the time ( Honoré de Balzac, Louis Ferdinand Céline, Malcom Lowry, Albert Cossery, Michel Butor and the intermediate landscapes, Carlo Emilio Gadda, Amin Maalouf, Beau-fixe by Jean-Christophe Bailly, Jean-Claude Izzo and Marseille... ) Photography : A quote by Dubuffet in Apercevoir : « There is a whole range of degrees to attention. You see many things at once, in a crackling, some inadvertently, barely noticed, as if obliquely, at an acute angle; others on which your vision settled more perpendicularly,a bit longer perhaps. »