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| Some thoughts on "softbodies-extra"
softbodies-extra grew out of the earlier series softbodies, based on the idea of physical and biological presence of life concentrating on defining shapes that convey the general idea of cell, organ and body. The drawn outlines are related to membrane. This membrane, permeable or semi-permeable, envelops the “body” creating internal and external. It protects and serves as a filter. These simplified images of cellular-like shapes become image of body and life, of fragility of life and of life in transition. The whole series has then evolved from the pure concept to a more complex and sensual comprehension of body.
softbodies-extra gains in detail, depth and in density. They became more and more sensual, more delicate too. The flat microscopic slices swell into some hairy volumes. Just like microscopic observation I wanted to get closer and closer and penetrate surface by surface to reveal sensuousness and fragility. These shapes seem to be in movement, floating or in search of the perfect positioning, growing together or apart. Then, two or more shapes define a ‘void'. These small drawings allow me a very intimate and personal approach of ‘soft bodies' and the state of being ‘soft' and most vulnerable; of being defenseless and exposed. They demand a focused and concentrated state of mind that is connected to one's own desires and sensations, to personal sexuality and vulnerability. Each drawing is part of one long path balancing between sensuous feelings, fears and the courage to be consciousl exposed.
Simone Stoll 2005
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Ce que guide ma recherche artistique est l'intérêt pour l'humain.
D'abord c'était le corps, dans sa fragilité et son espace temps. Des corps charnels marqués par le temps et leurs vécus. Des nus sans tête, souvent courbés et toujours seuls dans de grands espaces. Cette recherche était fondée sur la relation entre le corps et le psychisme ; le corps en dualité avec le psychique, une autre organisation, un autre rythme. Pendant deux ans j'ai été en résidence dans un centre d'art au sein d'un hôpital psychiatrique (le 3 bis f au CHS-Montperrin, Aix-en-Provence). Plongée dans cet univers, j'ai commencé à créer la série des diptyques, deux toiles horizontales (195 x 120 cm) côte à côte. Un espace quasi-monochrome ; un corps. L'esprit ; la chair. Je voulais comprendre un peu plus et j'ai senti qu'il fallait s'approcher physiquement, j'ai frotté, lavé et retravaillé la toile pour rendre ce corps plus transparent et la condition humaine plus apparente.
Dans la série sentiments parallèles chaque volet révèle une qualité de couleur et un rythme. Le terme de monochromie est insuffisant ; il s'agit plutôt d'une plurichromie de nuances. Des champs de couleurs sont travaillés en une multitude de couches très fines. La toile brute prend corps, devient peau, se transforme en une membrane, qui accumule des traces. Cette fluidité est devenue importante dans mon travail, car elle laisse transparaître l'image de la vie.
La membrane, perméable ou semi-perméable, filtre et enveloppe l'organe ou une cellule. C'est aussi elle, qui limite, qui sépare l'intérieur de l'extérieur. Elle est souple et fragile. C'est ainsi que l'image de la cellule est devenue l'image même du corps, d'une vie. Une vie en transition (la série de dessins softbodies). Parallèlement à la série softbodies, je développais un travail beaucoup plus proche de l'écriture, des encres noires sur papier à la plume ou au pinceau. Ce sont des traits parallèles, un peu tremblant, cassés à certains endroits ou peut-être pas encore liés (la série de dessins ex-tensions).
Je me suis de plus en plus intéressée aux neurosciences, au microcosme neurologique. J'avais commencé avec la représentation d'un corps en relation avec un certain état psychique. Toujours en recherche de l'essentiel, d'un regard concentré, j'avais, petit à petit, agrandi l'image comme sous un microscope : corps, main, paume de la main, peau, veines et membrane. Aujourd'hui toute référence apparente au corps a disparu, il reste la vibration (série de toiles sans titre, 2002).
Lors de ma résidence à Berlin j'ai pris contact avec des chercheurs en neurosciences (au Max-Delbrück-Centre for Molecular Medecine, Berlin-Buch). D'abord c'était une simple envie d'en savoir plus sur le fonctionnement de l'humain, toujours la même envie de comprendre. Là, j'ai pu travailler avec un groupe de chercheurs qui mène des recherches sur des cellules du cerveau, les glias. Ce qui m'a le plus intéressé était la rencontre avec ces scientifiques travaillant sur le même sujet, mais venant de domaines différents. Il y avait des physiciens, des biologistes, des chimistes et des médecins. Les images sont fascinantes, certes, mais ce qui était le plus intéressant, c'était l'ensemble des éléments : la parole, la façon répétitive de travailler, les images, les graphiques et les chiffres. La même expérimentation est répétée pendant des années, avec des variations. Dans le laboratoire, je prends note de toutes sortes d'informations, je les trie à travers le temps et l'évolution de mon travail. Les informations scientifiques prennent une place importante, mais ne sont pas évidentes dans le résultat plastique, car elles étaient filtrées et transformées dans un autre univers, transcrites dans un autre langage tout en utilisant des caractéristiques similaires.
Comme si je faisais le même dessin encore et encore, de toute façon ce ne serait jamais le même, mais juste une approche. Je continue mon travail de dessins à l'encre ou au fusain, gravés dans un mur, du verre ou du papier-calque ; des traits parallèles continus ou interrompus (la série Live Kinetic Profiles).
Simone Stoll, 2002
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| My work is based on what is human; on color fields and their interrelations. These fields become bodies, skin, wounds constantly entertaining a duality with the psychic, another organization, another rhythm. I've been using the horizontal format for several years( 195 x 120 cm ) and I work with the principle of the diptych. Initially the diptychs were composed of two canvases facing each other or side by side. An almost monochrome space a body ; the mind, the flesh. Afterwards, I cut this format into two unequal parts. They're two strips, two distinct canvases, separated by a void, forming an entity( the series of diptychs entitled Sentiments parallèles ). Each panel reveals a quality of color and rhythm. The term monochrome proves insufficient ; it's more about a plurichromy of nuances. Color fields are worked in a multitude of very fthin layers.. The raw canvas takes shape, becomes skin, is transformed into a membrane, which accumulates traces. This fluidity has become important in my work, because it allows the image of life to appear. Each canvas posesses a rhythm, a dynamic confronting the others. The same approach appears in the works on paper ; the line and the fluid, two spaces,two rhythms united through coexistence or the void.
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Techniques et matériaux
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peinture / painting dessin / drawing | |
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Mots Index
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couleur trait vibration monochrome psychique dysfonctionnement corps perception membrane | |
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champs de références
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littérature
neurosciences
musique
psychologie
féminisme
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repères artistiques
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Gotthard Graubner Miriam Cahn, Lesen in Staub Günther Förg (peinture, peinture en espace) Joseph Beuys Steve Reich | |
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