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| À travers la présentation de phénomènes contemplatifs et d'expériences perceptives liées au mouvement, le travail de Pierre-Laurent Cassière oscille entre différentes catégories plastiques, de la sculpture cinétique au cinéma élargi, en passant par la performance, la photographie, la vidéo ou l'installation sonore. Si d'un projet à l'autre le vocabulaire de formes est variable, le minimalisme demeure une approche commune à tous les travaux, tant dans la simplicité formelle que dans la déconstruction analytique des structures et des matériaux employés. Intégrant souvent aux dispositifs des éléments fragiles ou immatériels (poussière, brume, reflets, fils tendus, air, ombres...), il conçoit des paradoxes perceptifs nouant avec les limites de la perception et se réalisant dans l'espace physique. Loin des problématiques figuratives, il s'appuie sur des théories et des processus récurrents à travers l'histoire de l'art et des sciences. L'usage fréquent de principes comme le synchronisme, la transduction, l'émergence, le bruit ou le hasard, révèle des affinités avec les enjeux esthétiques des mouvements artistiques des années 60 et 70, autant que l'influence des découvertes scientifiques du XIX° siècle dans les domaines de l'optique, de l'acoustique et de la physiologie. Cependant, ces références sont toujours analysées d'un point de vue contemporain, explicitement conscient d'une dite révolution numérique et de ses conséquences sur l'appréhension sensible de notre environnement. Avec une distance critique, induite par une approche archéologique des médias, il détourne des techniques audiovisuelles issues de différentes époques, et tente de créer des dispositifs d'attention mêlant poétiques d'interprétation et plaisirs perceptifs dans des constructions formelles simples et radicales.
En tant que plasticien sonore, Pierre-Laurent Cassière envisage les champs vibratoires comme un médium liant les corps et l'espace dans des relations dynamiques. Jouant avec les limites de la perception, ses dispositifs sonores proposent souvent des modes d'écoute spécifiques et invitent les visiteurs à aiguiser leur attention auditive. Analogiques ou digitales, les technologies des machines médiatiques audiovisuelles représentent, dans son jeu créatif, autant de matières à comprendre, réorganiser et réinterpréter. En parallèle de ses recherches acoustiques, il développe des installations de cinéma élargi (ou "expanded cinema") interrogeant la mise en espace des systèmes cinématographiques et leur potentiel poétique ou abstrait.
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| Cassière's practice-based research concerns sculptural installation, early cinema and acoustic science. It focuses primarily on perceptual experience related to motion, and crosses categories such as kinetic sculpture, expanded cinema, video and sound installation. Exhibited works are intended to produce actual contemplative phenomena in physical space. The final form can differ widely from one project to another, but minimalism remains a strong reference, through formal reduction and a deconstructive approach, considering the basic properties of the materials and shapes. Often integrating fragile or immaterial elements in the apparatuses (dust, mist, air, bent strings, reflections, shadows...), he builds media configurations that creates paradoxical events dealing with the limits of perception. Far from representation issues, he focuses on specific concepts and processes recurring among the history of arts and sciences. His frequent use of principles such as synchronism, transduction, emergence, noise or randomness reveals deep affinities with aesthetic themes of 60's and 70's art movements as much as a strong interest in early 19th century physiology, acoustics and optics. But he always consider such elements from a contemporary perspective, explicitly informed by the so-called digital revolution and its consequences on our perception of kinematic events. Through a media archaeology approach, his work engages with historical analogue audiovisual techniques and new digital ones as much as it takes critical distance, to create poetical situations of perception based on the making of simple and radical apparatuses.
As a sound artist, Pierre-Laurent Cassière considers sound, acoustic fields and vibrations, as a medium relating bodies and space through dynamic relationships. Out of a musical approach, his sound installations, performances or devices deal with perception limits and aim to offer very specific ways of listening. In his creative game, theoretically and practically related to history of the media, analogue or digital audio-visual technologies become a matter to understand, reorganise and reinterpret. Along with his sound research, Cassière develops expanded cinema installations in which the deconstruction of cinematic systems and their placement in-situ offer abstract and poetical experiences based on noise and light motion.
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