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| Entretien avec Alexandra Majoral, 2015 Lire le texte
Revue Trace, Hivers - Printemps 2011, textes d'Olivier Michelon, Alice Motard, Katia Feltrin Voir le PDF Trace, Exposition [O jardim botanico tropical] à l'Espace d'Art Le Moulin, La Valette du Var, 2011
Ca pourrait être l'esquisse, texte de Karim Ghelloussi, 2009 Lire le texte
Pedro Morais, in newsletter Mécènes du sud n°18 Lire le texte
Entretien avec Jérome Sans, In the Arab world now, éditions galerie Enrico Navarra, 2007 Lire l'entretien
Elegante ma non troppo, Catherine Macchi, in catalogue La Réserve, édition Ville de Nice, 2005 Lire le texte
“Nonobstant les tours et détours, comme la confiture rejoint toujours le garde-manger, tu finis toujours par y glisser un petit mot qui n'est pas de toi et qui trouble par le souvenir qu'il réveille.”
Ou, comment d'une pratique naît une poétique qui, représentée, devient objet d'exposition...
la dimension onirique en sus
Soit un programme artistique d'investissement de la sculpture compréhensible en deux mouvements. Un premier mouvement, permanent, correspondant au temps de la pratique en tant qu'elle relève de l'expérience. c'est l'élaboration dans le cadre de l'atelier, fût-il symbolique, d'un ensemble de signes, de matériaux, de gestes, aussi de postures, qui vise à l'extension constante du domaine des possibles. S'y dessinent des ébauches de méthodes qui relèvent autant de l'exercice que de l'occurrence, avec en creux la volonté de défier la résistance du médium : introduction des arts mineurs, d'un horizon non-occidental, etc. Considérant que c'est la forme qui toujours génère du sens, et non l'inverse, posons, en un second mouvement, la représentation comme mode de médiation. La sculpture, instant de la représentation, agit alors comme pause (dans le temps) et pose (dans l'espace), du flux de l'expérience, et rend ainsi possible sa médiation. C'est dire qu'elle n'est qu'un au-deçà figé, ex-posé. La sculpture Arabesque me semble correspondre le plus évidemment à cet énoncé. Soit, le déploiement dans l'espace d'une ligne figurée par les volutes d'un rocking-chair semblant s'échapper d'une cafetière ciselée. Les éléments constituants ne sont que posés, maintenus dans un équilibre précaire qui rejoue l'instant figé. L'élémentarité du dispositif fait tension avec la multiplicité des images convoquées. C'est sur cette tension que s'articule la construction mentale, au sens où la grammaire est l'articulation d'un, discours.
“C'est vrai”, m'a-t-elle répondu en hochant la tête.
En me levant je glissais un dernier regard sur les chaises au soleil. Les jeunes gens étaient allés danser et les chaises demeuraient vides sous le soleil flamboyant. Une boisson quelconque avait été répandue sur la table et lançait des reflets brillants et menaçants.
Karim Ghelloussi, Bordighera, 3 mars 2002
Karim Ghelloussi étudie à la Villa Arson de Nice. D'emblée, il voue une prédilection pour les objets trouvés et les matériaux déclassés. À partir de planches de rebut, il confectionne le Confiturier, dont les pots de confiture, pleins, constituent des éléments de la construction (2000), tandis qu'une expérience similaire de menuiserie approximative donnera lieu à un buffet blanc marqué par les doigts trempés dans l'encre noire au cours de son montage (Sans titre, 2000-2004). Travaillant par assemblage, bris-collage et juxtaposition et n'excluant pas de combler les vides par des éléments de sa fabrication, il élabore un univers poétique dans lequel se côtoient et s'amalgament (Amalgame, "métathèse de l'arable al-madjma'a, la fusion", tel est le titre d'une série de dessins commencés en 2001) deux mondes ancrés de part et d'autre de la Méditerranée. Si le puzzle fait figure métaphorique connue (l'exotisme alpin dans la maison d'oiseau de l'Air des Alpes, 2004), la reconstitution d'une totalité à partir de fragments hétérogènes répond plus spécifiquement à l'idée d'une identité en devenir, comme le manifestent, en une suite de symptômes, les miroirs recomposés de Sans titre de 2004, 2006 et 2007, les surfaces picturales fracturées qui ornent le fragile équilibre de À la foule du haut d'une plate-forme (2005) ou de la tente d'Indiens de D.R.A.S (2005), le calfatage de sacs en plastique du frêle esquif de Et l'unique cordeau des trompettes marines (2007) ou encore les greffes diverses faites aux pots, vases et autres aiguières de la série Études et Chutes commencée en 2001.
Dictionnaire de la sculpture, 2008. Éditions du Regard
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| “Notwithstanding the twists and turns, just as marmalade always finds its way back to the cupboard, you always end up slipping in a word which doesn't come from you and which proves disturbing because of the memory it rekindles.”
Or, how praxis gives rise to a poetics which, once represented, becomes the object of an exhibition...
The onirical dimension over and above
A program of artistic investment in sculpture that can be understood in two movements. An initial permanent motion, corresponding to the period of praxis as it relates to experience. It consists in the elaboration, however symbolic, of a group of signs, materials, gestures and postures, which strive to constantly extend the realm of the possible. Methods are sketched out which are as much exercises as occurrences, with the underlying will to overcome the medium's resistance: the introduction of the minor arts, a non-occidental horizon, etc. Assuming that it is always form which generates meaning and not the opposite, let us posit representation as a mode of mediation for the second motion. As the moment of representation, sculpture then acts as a pause (in time) and a pose (in space) of experience's flux, thereby rendering its mediation possible. That's to say that it is but a frozen here-and-now, ex-posed. It seems to me that arabesque sculpture is the clearest manifestation of this enunciation. That is, the deployment in space of a line suggested by the wafts of a rocking chair seemingly sprung out of an engraved coffeepot. The constituting elements are casually poised, maintained in a precarious balance which plays the frozen moment over and over again. A tense relation is established between the device's elementary nature and the multiplicity of images invoked. The mental construction is articulated around this tension, in the sense that grammar is the articulation of a discourse.
“How true”, she answered, shaking her head.
As I got up, I threw one last look at the chairs in the sun. The youth had gone dancing and the chairs remained empty under the blazing sun. A drink had been spilled on the table, giving off shiny, threatening reflections.
Karim Ghelloussi, Bordighera, March 3rd 2002
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