Francine ZUBEIL 

Des choses changent ... d'autres non
1% artistique faculté de droit et d'économie appliquée

110 La canebière 13001 Marseille

ANNÉE 2000

COMMANDITAIRE Ville de Marseille

MAÎTRE D'ŒUVRE c + t architectures
Roland Carta et Patrick Triacca
20 rue Saint Jacques 13006 Marseille
tél.: 04 9610 29 00
http://www.carta-triacca.com


"Au milieux du XIXe siècle, à l'emplacement exact de notre projet, Mollaret édifiait le Palais de Crystal, plusieurs fois détruit et reconstruit, annonciateur d'autres salles de Cinéma ou de spectacle qui investirent le coeur d'îlot. Le squelette retrouvé du Palais de Crystal, support constitutif de l'îlot, est devenu support à la mise en place du nouvel édifice, axe de composition autour duquel il va s'inscrire et s'établir. Le jardin-galerie, largement ouvert au Sud, est la trace des jardins du passé, jardin secret entrevu depuis la Canebière, Forum ou Agora, lieux déclamant la pratique méditerranéenne de l'espace public. Le grand amphithéâtre témoigne de l'existence ancienne, à cet endroit précis, de salles de spectacles avec orchestre et promenoir en même temps qu'il annonce la pratique des cours ex-cathédra. Notre travail a donc consisté à s'appuyer sur l'Histoire de l'existant, à le révéler dans sa rationalité constructive, à le transcender pour livrer un bâtiment sain sous tous rapports, aux stratifications clairement définies. L'ouvrir sur une Canebière devenue espace de Citoyenneté ou de Civilité, constituer un vrai lieu de vie et d'éducation pour les étudiants et leurs professeurs, telle fut notre ambition."
© c + t architectures

ŒUVRE

Vue du patio, installation murale, photographie numérique, 600x500 cm

L'oeuvre

L'oeuvre est composée de 2 parties distinctes , complémentaires :
- une sérigraphie monumentale d'une image numérique 6,75 x 4m, et un banc de 6,75 m de long à l'intérieur d'un patio
- une publication donnée aux étudiants, lors de leur inscription.


En entrant par La Canebière, en traversant le premier bâtiment réservé à l'administration, se trouve le patio. Au fond sur le mur en face, on aperçoit l'oeuvre : une grande image numérique. Il s'agit d'une image composite, représentant des mains superposées -des mains d'un homme blanc et d'un homme noir- signant un contrat. Les images ont été transformées, remixées : on ne reconnait plus la couleur de la peau. Il y a une symbiose entre les corps et les objets. Une phrase récurrente traduite en différentes langues «Des choses ont changé' d'autres non» donne le ton. Ce n'est pas tant «ce qui a changé» qui m'intéresse, mais «d'autres non».
C'est une invitation à réfléchir sur le devenir de nos actes.
À l'aube du 21e siècle, un regard, un bilan est porté sur les transformations de ce siècle passé.
Les étudiants d'une Faculté de droit et d'économie appliquée sont amenés à étudier les actes, les avancées juridiques de notre société, l'évolution de l'économie et les mutations de notre monde.
Sous l'image, contre le mur un banc suspendu en métal prend toute la longueur du mur, soit 6,75 m. Les étudiants peuvent s'y asseoir, adossés à l'image. Le banc devient alors un lieu d'observation du patio, espace ouvert, lieu de rencontre, de croisement, lieu de passage, de loisir, jardin au sein de la Faculté, de La Canebière.

Le prolongement de cette oeuvre est développé dans un livre offert aux étudiants. L'ensemble de l'image du mur est déclinée, par partie, sur chaque page. Chaque page mise bout à bout, reconstitue l'image dans son ensemble. L'image est observée de manière détaillée, intime. Sur les pages courre la liste des pays du monde actualisée et des informations relatives aux violations des droits de l'homme sont décrites.

Je souhaite établir un rapport significatif entre l'oeuvre et les préoccupations des étudiants et usagers du lieu, un lien entre les pays et les Droits de l'Homme tels qu'ils se manisfestent à travers le monde.
Je formule des interrogations. Je ne propose pas de solution. Il reste aux étudiants de s'approprier ce qui 'reste à faire', de prendre position ou non, de manière consciente ou inconsciente.
Francine Zubeil
Couverture de l'édition