Pascal PINAUD 

1% artistique Collège du Rouret

Chemin San Peyre 06000 Le Rouret

ANNÉE 1997 - 2006

COMMANDITAIRE Conseil Général des Alpes Maritimes

MAÎTRE D'ŒUVRE M. Audineau, architecte

ŒUVRE

Bancs et ombrières dans la cour du collège © François Fernandez

Caractéristiques techniques
Dans un souci de cohérence et d'économie, tous les objets décrits ci-dessous sont réalisés avec les mêmes principes de construction et avec les mêmes matériaux (acier Galvanisé peint et Iroko lazuré incolore). Aucune fixation des objets ne sera réalisée dans la dalle de béton de façon à n'apporter aucune possibilité d'infiltation d'eau dans les locaux adjacents.
Les ombrières (h 2,70/3,30 m, diam 3 m)
Socle métallique avec bord biseauté diamètre 3 m, épaisseur 20 mm
Mât des ombrières de 18 cm de diamètre, acier galvanisé profil en T avec réservations pour les carrés de bois (Iroko 5 x 5)
Les bancs (L 2m, l 55 cm, h 50 cm)
Assise en lattes de bois Iroko 5 X5 X 200 cm.Pieds en blocs de bois (principe du lamellé collé) avec patine en acier assurant l'assise du banc au sol. Toutes les fixations par boulonnage seront encastrées par rapport à la surface du bois.

Projet initial, 1997
Les notions d'exposition et de mise en situation de mes pièces sont de plus en plus importantes dans mon travail, aussi le projet d'aménagement auquel je dois aujourd'hui répondre pour le Collège du Rouret s'inscrit comme une suite logique dans ma pratique artistique.
De plus en plus les oeuvres que je conçois prennent en compte l'espace dans lequel elles s'inscrivent et demandent au spectateur de participer, voire de pratiquer l'oeuvre (cf. Meubles à dessins ou Moulin à prières...).

Lors de ma visite au Collège du Rouret, j'ai pu faire plusieurs constats par rapport aux espaces et aux volumes du bâtiment et par rapport à l'utilisation qui en était faite par les élèves.

La cour, cet espace de convivialité, présente un aspect neutre et froid sur lequel il m'apparut nécessaire de travailler. En assistant à une récréation, l'appropriation qu'en faisaient les élèves révélait les besoins. Ecrasés par le soleil, ils s'asseyaient par terre, par petits groupes, pour jouer aux cartes ou discuter à l'ombre d'un muret bordant la cour. Le préau, proche des toilettes, ne suffisait de toute façon pas à les protéger tous.

Deux remarques s'imposaient : créer un espace de convivialité qui permettrait à la fois de remplir un aspect fonctionnel et esthétique dans le sens où cette dernière est "l'étude de la perception de l'espace et du temps comme formes a priori de notre sensibilité' ".

A partir de ces réflexions, et voulant mettre en avant une pratique qu'auraient les élèves de mon projet et voulant que celui-ci s'inscrive dans cet espace déterminé, j'imaginai de construire les éléments d'un mobilier qui intégreraient toutes ces notions, dans le sens où ce projet devienne partie intégrante à la fois de l'école et de la vie des enfants dans cette école.
Ainsi, ces remarques m'ont amené à envisager trois éléments essentiels un podium pouvant être utilisé de différentes façons et notamment comme table, des bancs et des ombrières ; le tout correspondant à ces notions de convivialité, d'appropriation par les élèves et d'intégration par rapport au collège.

Pour chacune de ces structures, les éléments architecturaux déjà en place ont permis de concevoir les formes, les lignes et les matériaux dont elles seraient faites.
© François Fernandez

En 1999, le nouveau projet pour l'aménagement de la cour du collège a repris l'idée initiale. Seul le nombre de bancs et d'ombrières a changé rappellant l'environnement naturel et notamment l'idée de la pinède alentour. D'une manière métaphorique, on penserait à une nature recomposée dans l'espace de cette cour d'école.

Quatorze bancs ponctuent l'espace de la cour. Ils répondent aussi au besoin de se réunir par petits groupes mais ont des formes plus ludiques, déstructurées, reprenant en cela certains éléments de l'architecture. Deux formes sont proposées. Elles reprennent toutes deux le rythme de la toiture mais la première insiste sur la convivialité comme des "confidents", et la deuxième marque davantage l'aspect ludique, anticipant surtout sur la façon dont les enfants peuvent détourner les positions normales de repos.

Les ombrières (parasols plats) donnent une impression de fraîcheur à la cour. Une ombre portée se dessine au sol, comme celle que donnent les canisses des vérandas en Provence. L'idée proposée est celle d'une nature recomposée dans cet espace neutre d'une école au milieu d'arbres. Ces ombrières ont deux hauteurs, reprenant le mouvement de la toiture du bâtiment. De loin, elles redessinent la vague du toit ; de près, les ombres dessinées au sol fonctionnent comme un rappel des formes des bancs.
Au nombre de douze, elles rappellent les cinq "Sky dômes" de la cour. Ces derniers amènent la luminosité à l'intérieur du bâtiment, contrairement aux ombrières qui protègent de la lumière à l'extérieur comme une allée bordée d'arbres.