Article (FR)
«1 + 1 + 1 = <3 » : une exploration de la création collective
ParisArt, 2018
Les œuvres d’Hazel Ann Watling, Nicolas Ramel et Nicolas Nicolini ont été conçues et produites par les trois artistes lors d’une résidence collaborative d’un mois au sein même de la galerie. Relevant de la sculpture ou de la création textile, elles composent une installation globale dans laquelle se lit le processus qui précède la phase de monstration de l’œuvre d’art. C’est en effet cette question, celle du «?chemin de l’œuvre?» qui est au centre de la réflexion et de la pratique du trio.
La démarche artistique d’Hazel Ann Watling, Nicolas Ramel et Nicolas Nicolini explore les divers enjeux, possibilités et conséquences de la création à plusieurs. La conception et la réalisation collectives d’œuvres entraînent en effet des situations et des réflexions différentes de celles permises par la création solitaire. Dans le cadre du groupe surgissent des besoins d’émancipation, d’affirmation de soi, voire d’opposition à l’autre, mais aussi une possibilité d’anonymat, une mise en commun des individualités propices à l’émergence de nouvelles expressions.
Hazel Ann Watling, Nicolas Ramel et Nicolas Nicolini déconstruisent le processus artistique
Des toiles tendues sur des structures en bois deviennent des formes en volume. D’autres étirées par des fils entre des pans de murs, resserrées en leur centre ou découpées dessinent des motifs dans l’espace. Une plaque de plastique violette s’étale sur le sol telle une flaque colorée?; une autre, imitant le marbre, se dresse verticalement, évoquant un bloc de matière véritable, hésitant entre la deuxième et la troisième dimension…
Sculptures, assemblages, pièces textiles s’intègrent à une installation globale qui reflète le parcours réflexif des trois artistes et leur élaboration des œuvres, au gré d’une exploration critique des codes du monde de l’art et de références empruntées à l’histoire de l’art comme l’ensemble sculptural Déjeuner grossier, clin d’œil quasi abstrait au célèbre tableau d’Edouard Manet. |