Hazel Ann WATLING 

Présentation du travail (FR)
Katharina Schmidt, 2016



La notion de peinture apparaît dans le travail de Hazel Ann Watling comme un espace ouvert qui circule entre des images qui apparaissent sur des écrans et la réalité physique des images peinte.

Elle accumule sur son compte Instagram des images de nature très diverses. Son téléphone portable est l'outil qui lui permet d'acquérir, stocker et diffuser de manière obsessionnelle des impressions fugaces de son quotidien. Sans hiérarchiser les genres elle cueille des reproductions d'artistes qu‘elle aime, des images publicitaires ainsi que des photos qu‘elle prend un peu partout. Dès qu'une image est stockée elle fait partie d'un processus qui la bascule dans le champ de la peinture. Par le fait qu'elle a été repérée par Hazel Ann Watling elle se libère de son impact narratif et obtient une signification déterminée par l'intérêt de l‘artiste à des formes, des rythmes et des couleurs. Une image binaire peut ainsi devenir un mobile qui engage des éléments de la peinture, tel que la matière, le support et l‘espace.

Par toute une série de décisions Hazel s‘approche de l'acte de peindre. Elle se fabrique des supports qui correspondent aux projets, comme récemment des caisses en bois d'un format moyen. Elle choisit une palette toujours restreinte, n'incluant parfois qu'une ou deux couleurs. Le processus de travail est ralenti, peignant, elle consacre du temps à l‘observation de la dynamique propre des couleurs, leur liquidité et leur manière de se déployer sur le support. Le monde binaire reste à ce stade une sorte de mémoire se reflétant dans plusieurs aspects de sa production : ses caisses en bois ont des courbes sculptées sur leurs cotés. Cela suggère la possibilité de les manipuler et les empiler, en référence à des images qui se superposent sur un écran. Aucune peinture n'est exclusive, elles existent toujours en relation avec d'autres images, souvent encastrées dans une approche sérielle.

Dans ses installations l'artiste assemble sans hiérarchie des peintures sur des supports très différents - papier, toile, ou bois. Elle intègre également des images numériques imprimées qui ont le même droit à une existence physique que les images peintes.

Ainsi, pour Hazel Ann Watling, la peinture consiste en un moyen de réflexion sur un monde contemporain ou rien n'est plus ni centrique, ni périphérique, mais en mouvement perpétuel.

 
 
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