Écart postal 2012
Pièce collaborative avec Dorota Buczkowska et Fabien Granet
Vue de l’exposition Plutôt comme un soupçon que comme une certitude, Saffir Galerie Nomade, Marseille, 2012
Nom de la pièce : Écart postal
Artistes participant à la première phase du projet : Dorota Buczkowska, Fabient Granet, João Vilhena.
Principe de l’oeuvre: un «échange épistolaire» de dessins, réalisés à la manière de cadavres exquis sur la partie correspondance d’anciennes cartes postales chinées.
Acte I
Au début de l’année 2012, pendant sa résidence à la Cité Int. des Arts, João Vilhena invita les artistes Dorota Buczkowska et Fabien Granet à participer à une oeuvre collaborative fonctionnant sur le principe d’un «échange épistolaire» de dessins. Réalisés à la manière de cadavres exquis, ces dessins sont tracés sur la partie correspondance d’anciennes cartes postales chinées et toutes datables d’avant leur date de naissance. Au départ du projet, João Vilhena demanda à chacun de ces invités d’accepter la présence d’un secret dissimulé au coeur même du fonctionnement de la pièce. Secret qui se révéla à la fin être la méconnaissance totale de l’existence réciproque de ces mêmes invités. Ce qui permit à João Vilhena, en qualité de concepteur du dispositif, de réexpédier certaines cartes qu’il recevait d’un invité à l’autre au lieu de les dessiner lui-même.
Après 5 mois de correspondance, le résultat fut une soixantaine de cadavres exquis en duos. Il s’ensuivit le dépouillement et la présentation des cartes au mois de mai 2012 à la Galerie Saffir Nomade à Marseille. Ce premier accrochage fut l’occasion pour les trois dessinateurs de découvrir la totalité de l’oeuvre, ainsi que le moment pour les deux invités d’apprendre leur existence mutuelle.
Acte II
La seconde partie du projet aura pour principe de donner une dimension encore plus participative à l’oeuvre. Pour cela, les trois artistes de la première phase vont inviter cinq artistes de leur choix à entamer une nouvelle série de correspondances. L’idée étant d’ouvrir à un plus grand nombre de participants et de rompre l’aspect très confidentiel du premier volet. Cette deuxième phase d’Écart postal prétend aborder davantage les notions de limite ou d’extensibilité de la paternité de l’oeuvre par la diversité des profils des participants.
Fonctionnement :
Le projet d’échange épistolaire circulera par deux boîtes : une première (verte), qui servira à déposer toutes les cartes en transit, dont une moitié a été dessinée et scellée ; une seconde (noire), qui accueillera les cartes finies en attente du dépouillement final. La première boîte (verte) est nécessaire pour permettre un piochage au hasard. Le but étant de ne pas pouvoir déterminer les destinataires des échanges postaux et de laisser oeuvrer le hasard. Ces deux boîtes seront gérées par un «Box Keeper» en la présence de Élodie Antoine, dont la fonction sera de recevoir les cartes avec la première étape de cadavre exquis et de les déposer dans la boîte verte. Ensuite le Box Keeper piochera ces mêmes cartes au hasard et les renverra à l’ensemble des dessinateurs (inviteurs ou invités) afin qu’ils répondent. Pour se faire, le Box Keeper détient la liste complète des participants, mais comme il a été convenu que la pièce privilégie le principe du secret, lui seul connaitra la totalité des identités. Ce qui veut dire que chaque inviteur connaitra ses propres invités mais pas ceux de ces deux partenaires inviteurs. Par ailleurs, les trois inviteurs dessineront au même titre que leurs invités : ignorant de qui ils reçoivent les cartes aux quelles il faut répondre et à qui s’adressent celles qu’ils auront préparés. |