Braseros
Festival Citysonics - Mons - Juillet/Aout 2009
Fûts métalliques disposés en cercle et émettant de la lumière et du son, ils rappellent les bidons de fortune embrasés des chantiers ou de certains quartiers excentrés des métropoles mais dans une version qui emprunte volontairement les formes d’un mobilier urbain. En s’approchant de Braseros le visiteur peut écouter à loisir de discrètes diffusions sonores réalisées à partir de différents matériaux (entretiens, ambiances…) collectés dans la ville et mixés à d’autres sources sonores réalisées par mes soins.
Il s’agit réellement d’une occupation d’un espace urbain par le son, une étendue sonore composée. Braseros ne lutte pas contre le niveau sonore de la ville, il l’accompagne, s’y insère jusqu’en de- venir un des acteurs.
Lorsque l’on est en position d’écoute, on se fait face, et on peut tourner autour et dans ce cheminement circulaire on découvre la composition sonore.
Une métaphore du feu de camp, comme lieu d’une possible convivialité et d’une transmission orale de la mémoire. |
Braseros Biennale Art Grandeur Nature - Quartier des Sentes - Les Lilas - Seine Saint-Denis - Septembre 2008 |
Braseros
Festival Sonorama - Besançon - Septembre 2009 |
Un braséro est un appareil de chauffage en plein air acheté impulsivement dimanche dernier en promo (Stop Affaire) dans une jardinerie à la sortie de la ville ou improvisé avec un vieux bidon récupéré et troué placé au coin d’une rue dans le Bronx.
Première agora de l’être pensant on se réunit autour du feu, on y fait tribu, groupe, famille, bande. Cheminée collective le brasero a disparu de l’espace public (hormis des terrasses de café abritant en hiver les fumeurs) pour se réfugier dans l’espace privé du jardin familial. Dommage. Comme dispositif simulant l’agora, les sociétés démocratiques préfèrent la rue piétonne et la gal- erie marchande aux braséros. Definitly.
Avec ces deux dispositifs de braséros semi high-tech sonorisés, le brasero fait un retour en force dans l’espace public. Il est désormais autonome générant sa «lumière» et ses «conversations». On peut (doit) sans doute s’approcher d’eux comme l’on s’approche d’une fouille archéologique, on y perçoit des bribes d’informations, on s’interroge sur des fonctions utilitaires, on tourne au- tour pour humer de l’Histoire, on tente d’imaginer ce désir (incroyable) qu’on eu des civilisations passées de se réunir autour d’un feu pour échanger des idées.
Les Braséros de Christian Vialard font partie d’un projet plus vaste intitulé New Camp, dans lequel il convoque et remet en scène des processus perdus, des pratiques résistantes, des usages am- phigouriques.
Eric Arlix |