Vermilion Sands 2011-2012
Trois boites à musique, chaque : 50 x 50 x 27 cm, boite en bois peint, sculptures en matériaux divers, composition sonore et système de diffusion sonore intégré
Vues d'exposition, Champs Magnétiques, Langon

Vermilion Sands, « banlieue exotique de mon esprit »
Les chanceux qui connaissent J. G. Ballard pourront enfin afficher un air de comploteur averti qui en vaut deux, les autres pourront toujours faire semblant et faire la tête de circonstance dans ces situations embarrassantes.
Pour mon grand malheur je crois avoir acheté et lu toute son oeuvre et j’en viens à espérer voir sortir d’un tiroir oublié ou d’une malle remisée quelques nouvelles qui auraient échappé aux éditeurs.
Pour ceux qui connaissent l’oeuvre d’un des meilleurs écrivains de science fiction vous êtes en droit d’imaginer un Ro- binson perdu dans une île de béton d’un noeud autoroutier, de magnifiques corps de femme enchevêtrés dans des carcasses de bolides accidentés, des couples copulant dans des casses automobiles, des foules vociférantes dans d’im- menses parkings désolés, des voisins de palier fédérés en tribu en lutte à mort avec la tribu du niveau inférieur pour le gain d’une cage d’escalier et aussi des cadres sup avec famille recomposée enfin débarrassés de leur mise en pli pro- prette, costume Armani déchiré et sac Vuitton comme arme de poing, pratiquant une guerilla acharnée à l’échelle d’un IGH* ou d’ un Mall*.
Je promets que dans cette exposition il n’y aura ni violence, ni corps dénudés, ni morceaux de chair fumante et san- guinolente accrochées à des pieux, ni musique assourdissante en 5.1. Je promets qu’ il y aura de charmantes boites à musique, de jolies petites sculptures chantantes ou des machines à poésie lascives, le tout agrémenté de tableautins de la meilleure facture sur fond de paysage aux perspectives mouvantes, des points de jonction des coordonnées GPS d’un espace intérieur.

*IGH est un roman de J.G. Ballard, un mall est un centre commercial