Christian VIALARD 

Shock Corridor 2001
Wall painting, dimensions variables
Chateau de Servières, Marseille

Dans les années soixante des ouvriers associés en coopérative se sont bâti des maisons tout autour du château de Servières. Ce château est devenu un centre d’art dans lequel on m’a demandé de faire une exposition.
Le centre d’art est couplé avec un centre social ou affluent les jeunes de différentes communautés des quartiers Nord voisins. Les jeunes sont ainsi sensibilisés au monde de l’art contemporain et à ses artistes.
La situation géo sociale du quartier m’a particulièrement intéressé et m’a guidé dans cette exposition que je partageais avec 2 autres artistes. La commissaire de l’exposition et responsable du lieu nous avait recruté autour de la thématique du jouet - sujet présent dans mes travaux peints.
Il faut savoir que les maisons des castors forment un premier cercle autour du château. Les constructions HLM forment à leur tour un deu- xième cercle de béton autour du quartier des Castors de Servières. Le tout à proximité d’importants axes routiers. On traverse mais on ne s’arrête pas, on file directement à Marseille centre. Le centre d’art est donc comme une île entourée par deux anneaux d’habitations imbriqués et hétérogènes, par la nature de leur construction - des maisons individuelles construites sur un mode coopératif par des ouvriers et des constructions de masse construites par des opéra- teurs publics et privés- mais aussi par la nature des classes sociales les habitants - des retraités plus ou moins aisés pour les Castors et un prolétariat en grande difficulté pour les quartiers Nord.

L’installation Shock Corridor (on verra plus loin l’origine de ce titre) se construisait comme suit, dans une salle de forme allongée:
- un wall-painting ceinturant la salle avec un motif tête bêche
- un wall painting sur un des murs protégé par un grillage et éclairé par un néon
- une construction en acier et grillage partageant la pièce en deux
- une série de toiles manipulables par le public appuyées contre un mur peint en fausse perspective. Les toiles de cette série reprennent sous le mode pop des images de jouets
- une caméra de surveillance dirigée sur les toiles et un écran de contrôle en noir et blanc
- un ordinateur consultable ou on pouvait voir la liste des toiles exposées.
A l’époque de cette exposition j’ai revu au cinéma Shock Corridor (The Naked Kiss) de Samuel Fuller. L’histoire est la suivante :
En vue d’obtenir le prix Pulitzer, un journaliste cynique et ambitieux se fait passer pour fou et interner dans un asile afin d’enquêter sur un meurtre... mais plus il se rapproche de l’assassin, plus sa propre folie le guette. Ou est-ce celle des autres ?
J’ai utilisé ce scénario de Samuel Fuller et superposé les réflexions qu’avait provoqué chez moi la vision de ce film et l’installation au Château de Servières.

 
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