Vue de l'exposition Une maison de verre, Musée Cantini , Marseille, 2017
Le Cirva, Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, commissaire : Isabelle Reiher
Avec : Dove Allouche, Andrea Branzi, Pascal Broccolichi, James Lee
Byars, Giuseppe Caccavale, Delphine Coindet, Erik Dietman, Piotr Kowalski,
Jean-Luc Moulène, Giuseppe Penone, Gaetano Pesce, Hermann Pitz, Ettore
Sottsass, Jana Sterbak, Arnaud Vasseux, Robert Wilson |
Les Creux (détail) 2011 - 2013
Pâte de verre, 10 éléments
Production CIRVA, Marseille
Photographie Esther Salmona |
Sans titre (Plâtre photographique) 2013
Plâtre, oxyde de fer, 57 x 33 x 22,5 cm
Production : Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts plastiques (CIRVA), Marseille
Photographies David Giancatarina |
Un sol est partout une montagne.
Méplat égale gouffre.
Surface plissée, pruine géologique.
Avancée humide contre goutte élevée entre les doigts.
Preuves d’une orogenèse.
La plateau peut : nénuphar, vulve, pieuvre, cartographie sans limite, juste une inclinaison.
Une lumière fuse se dépose ou fuit.
Lierre palme coquille.
Trois ou quatre vagues ralenties, une architecture entrouverte fraîche, déployée par ses trajets en plans déportés.
Détail d’un paysage invisible à l’œil nu.
Surface en constant déploiement, offre un antécédent, un retrait, un retard, une usure, une cristallisation, un chiffre soudé à l’appui des micro-vallons, un talweg inversé, un interstice, un lit, un sédiment, une pesée, une retenue lente, une identification de côté, une densité corollaire.
Passage ensemble : une mémoire ne se dédouble pas.
Matière cependant cette légèreté impossible à évaluer.
Les outils seuls leurs manches.
Tu as du les toucher les prendre.
Un échange possible question de plaisir.
Rare satisfaction de s’adapter aux contours.
Se rappelle au fond les plis.
L’air pourrait en être affecté, entamer un processus érosif, là juste où l’exposition la plus sensible, la plus solide, se forge.
Il y a une évidance, une intrication impossible à déplier.
Une force juste avant le poing.
Une inspiration liquide démultipliée, un dévoilement peu latéralisé, un dépôt.
Aucun désir de mettre à plat.
Le centre est fait pour les surfaces et le bord.
Le bord change en fonction de sa glisse.
Le centre est lumière, le centre n’existe que pour un heurt, une climatologie personnelle, un nuage de paume. Celle dont le retrait n’est pas attendu.
Loupe restitution du volume unique, tension de surface empruntée.
Intimité des traits, un visage à nu a pris une peau à chacun en reconnaissance des doigts.
Surface d’appui, le tact la manière. Un moment n’est pas creux.
Le son qu’il fait, arrêté en cours de route, coule oblique.
Un glissement, la continuation du mouvement, la roche.
Une pudeur s’échappe, accuse les bords, accroche notre lumière.
Esther Salmona |