Sans vouloir s’en tenir aux seules activités passées du site, une mémoire réelle et une mémoire imaginaire du lieu sont convoquées par la reprise ou la considération d’éléments propres à cette architecture industrielle lesquels sont basculés dans l’espace révélant leur charge sculpturale et amorçant l’apparition d’un nouveau récit. Il ne s’agissait toujours pas d’occuper l’espace mais de le rendre à lui-même tout en y ajoutant des gestes et des choses en se préoccupant du vide, du volume de ce vide et des espaces entre les choses présentes et ajoutées.
Deux Cassables ont été mis en relation à d’autres interventions plus discrètes, se moulant sur des particularités de l’espace des Tanneries : bac de teinture, fissures, infiltration de l’eau par le toit, hauteur de plafond, largeur des ouvertures et absences de vitres. La porosité de l’espace aux éléments (eau, terre, vents) et l’omniprésence de l’eau (par l’humidité ambiante et ses conséquences multiples) ont déterminé l’emplacement des interventions. Comme on glisse une feuille de papier entre deux pierres, chaque sculpture définit un espace, les temporalités rassemblées autant sous nos pieds que dans cette parcelle, ce coin de territoire entouré par les deux bras du Loing.
A.V. 2012
Exposition Décomposition, Les Tanneries et L'Agart, Amilly, 2012
Avec les œuvres de Martin Barré, Alexander Calder, Claire-Jeanne Jézéquel, Pierre Tual
www.galerieagart.com/de-composition/ |
Sans titre (Cassable) 2012
Plâtre, colorant, filet synthétique, 360 x 150 x 3 cm
Réalisé avec le soutien de la région Centre et de la ville d’Amilly |
