Le comble du vide 2010
En collaboration avec Maïda Chavak et Pia de Compiègne
Installation, 312 m2 de bâche polyéthylène noire, 3 aspirateurs, cloisons en placo-plâtre, 1 miroir, 1 porte, interrupteurs et autres matériaux de récupération (poignées, plinthes, etc).
Le CentQuatre, Paris
Un décor d’appartement vide est progressivement envahi par de grosses masses noires. Bientôt l’espace est totalement envahi, rendu impraticable. Les masses emplissent les couloirs, surgissent de derrière le bar, se plaquent contre les fenêtres, occupent tous les recoins. Le vide se comble petit à petit, de manière grotesque, mécanique. Des bribes de texte, imprimées sur certaines des masses noires, sont visibles uniquement lorsque ces masses sont suffisamment gonflées. Il s'agit de la retranscription du témoignage d'une syllogomaniaque.
Le processus de deuil consiste à accepter le vide laissé par une perte. Lorsque cette étape ne s’accomplit pas, on comble au lieu de reconstruire. La syllogomanie est une manifestation pathologique de ce blocage : elle se caractérise par l’accumulation excessive d’objets inutiles et, le plus souvent, sans aucune valeur marchande et l’incapacité à se séparer des objets. L’espace vital du domicile se réduit peu à peu jusqu’à ce qu’il devienne difficile voire impossible d’accéder à certaines pièces. |