La première idée du Département des aigles, ce sont les oiseaux, petits passereaux minuscules, fragiles et drôles que j’observe et que je nourris tous les jours dans mon micro-jardin.
Suite à la visite de l’exposition de Broodthaers à la Monnaie de Paris, j’ai décidé de m’emparer de la figure de l’aigle à travers l’héraldique et les blasons (symboles guerriers de la noblesse et du pouvoir en général et peintures ready made par excellence). Si Broodthaers tente d’épuiser la figure de l’aigle comme figure réifiée du pouvoir, moi je l’évide, créant par le contour du dessin une forme fantôme qui vient oblitérer l'image du passereau traité picturalement par une gestualité libre et des touches de couleur parfois "post-fauve", confrontant ainsi 2 régimes picturaux et 2 régimes sémantiques, système de juxtapositions et de citations qui fait partie du travail sur les signifiants physiques et formels de la peinture que je poursuis actuellement.
L'idée des bannières est arrivée ensuite pour donner un sens supplémentaire à la proposition, lui conférer une dimension physique différente, plus proche d'une sculpture molle ou d'un élément décoratif institutionnel. Cette sortie de la peinture vers le multiple achève le processus de désacralisation symbolique contenu par le projet dès son origine.
Cette série est un humble hommage à Marcel Broodthaers. |
Le département des aigles, 2016
Acrylique sur toile, 130 x 130 cm |
Le Département des aigles/Bannières, 2018
Tirage numérique sur tissu, 120 x 120 cm
Vue d'atelier |