En attendant le déluge
Ce projet qui porte sur un nomadisme urbain et côtier fut à l’origine une réaction aux évictions estivales par certaines villes côtières de leurs SDF. En fournissant à une personne sans domicile une armoire bateau, on met à sa disposition, un logement mais surtout une adresse. Dans un port de plaisance, une place de passager est tarifée à la surface du navire. Dans le cas d’une armoire bateau, cela représente un ou deux euros. L’acquittement quotidien de cette somme, qui donne accès à l’eau l’électricité et aux sanitaires, fournis un récépissé qui exclu de fait la personne du registre des sdf. Cette somme certaine reste abordable, de plus l’usager de l’armoire bateau prend le statut de plaisancier et trouve à bord dans l’armement réglementaire tout un matériel de pêche qui peut lui permettre de trouver une partie de son alimentation.
Cette démarche met en avant ces parties intégrantes et souvent centrales de la ville que sont les ports de plaisance et qui sont exclues de l’urbanité sociale.
Ce projet ne quitte pas le domaine de la précarité en proposant sur le même principe une résidence d’artiste.
Plus généralement, l’armoire bateau N.U.C. (pour Nomadisme Urbain et Côtier, ces initiales sont également celles d’une catégorie d’homologation des affaires maritimes pour les Navires à Usage Collectif) se tourne vers une pratique nomade de l’habitat.
L’armoire bateau est constituée d’une coque armoire qui fait l’ossature de l’objet, elle contient un ensemble de six cubes empilables et assemblables qui sont autant de compartiments spécialisés en rangement, glacière, cuisine, etc. et une structure de tente amovible clos son espace d’habitation. Cet agencement triparti est monobloc à plat et se décline plus ou moins éclaté en version debout. L’armoire est soit intégralement l’habitat, soit la structure d’un campement forain, soit les éléments mobiliers importés d’un espace d’habitation.
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