Bottle Joe Project 2016
En collaboration avec Jérémy LAFFON
Intervention sur site, à Saint-Jean-Port-Joli, Québec, Canada
Le projet Bottle Joe prend ses origines lors d’une récente résidence à Est-Nord-Est, à Saint-Jean-Port-Joli. Il consistait à intervenir de manière subtile sur l’environnement général puis détaillé d’un cabanon abandonné auparavant squatté par un certain Joe la Bouteille, personnage atypique ainsi nommé après avoir fracassé une bouteille sur la tête d’un gars. Pour cela les artistes ont modifié artisanalement l’architecture, le mobilier, ainsi que différents éléments de la vie quotidienne laissés sur place.
C’est dans l’ambiguïté du geste artistique, entre fiction et réalité, que réside le sens de cette intervention in situ ; sorte de « street art » rural, entre plaisanterie et offrande aux promeneurs hasardeux, entre hommage et mise en lumière de cette non-architecture, ce no man’s land (ou plutôt ce one’s man land) intrus dans le paysage de Saint-Jean-Port-Joli.
Sur cette parcelle l’art et l’artisanat se confrontent donc, non sans ironie, à la sociologie locale, au profit d’une rumeur fictionnelle dont le sens obscur pourrait résider dans ce que les artistes nomment « le syndrome du castor », une strate supplémentaire de fiction. |
Bottle Joe Project 2016
En collaboration avec Jérémy LAFFON
Intervention sur site, à Saint-Jean-Port-Joli, Québec, Canada
Voir aussi le site joelabouteille.strikingly.com |
Joe la Bouteille / Bottle Joe 2020
Une édition de Jérémy Laffon et Elvia Teotski
160 pages, 18x26 cm - couleur
Bilingue anglais/français
Parution en 500 exemplaires
Projet artistique réalisé suite à une résidence à Est-Nord-Est, (Saint-Jean-Port-Joli, Québec).
Textes : Jason Heroux, Claire Astier & Jérémy Laffon
Design Graphique : Jérémy Glâtre & Rudy Guedj
Traduction : Valentine Leys Legoupil
Co-édité avec Building Fictions et AAA |
Joe is not dead, 2020
Vidéo HD, couleur, 10’30min
Invités en résidence à AIR Antwerpen (Anvers), dans un lieu quasi à l’abandon, entre ancien squat et lieu de résidence d’artistes, Jeremy et Elvia sont parmi les derniers habitants du lieu.
L’endroit va effectivement fermer, le centre d’art être déplacé. Depuis que la décision a été prise, les nombreux intervenants de la scène artistique anversoise et les autres, de passage, commencent peu à peu par tout abandonner sur place, laissant leurs marques dans le grand jardin de la résidence. Peut-être pour que l’on n’oublie pas ceux qui étaient là, ceux qui ont vécu ici et ont fait vivre le lieu.
C’est dans ce contexte précis que le fantôme du bien nommé Joe la Bouteille réapparaît, sur ce sol jonché de capsules de bière, parmi ces arbres supportant de veilles boules à facettes à moitié dégarnies. Les artistes décident alors d’ouvrir un nouveau chapitre du projet dans ce « one man’s land » où les fêtes ont battu leur plein tous les étés précédents.
Sur ce nouveau terrain de jeu, il y a tant d’objets abandonnés laissés au sol : restes de « garden parties », traces de vieilles habitations ou de décor de film ou théâtre, scène de concert et bar improvisé… de nombreux matériaux propices à une création quotidienne de sculptures spontanées ou à la création d’une nouvelle fiction. Notamment au fond du jardin, là où se dresse encore les vieilles portes d’une cabane et de son salon de thé, à l’abri d’un parapluie arc-en-ciel…
Influencé par l’esprit de ce personnage de semi-fiction, les nouvelles de Jason Heroux et dans la prolongation du projet initial, les artistes interviennent alors sur ce terrain en construisant, dans l’urgence, des sculptures aux équilibres précaires à partir de vieux carreaux trouvés au sol, des installations tant sonores que visuelles de bouteilles vides, de nombreux gestes artistiques jouant avec la fine frontière entre la fiction et la réalité. Ils magnifient alors ce jardin laissé à l’abandon, parfois vu comme une véritable décharge par les passants inconnus.
Avant que le lieu ferme et tous les objets abandonnés finissent sous les fondations de la future caserne des pompiers de la ville, le duo prend la peine d’enregistrer toutes ces traces de vie que Joe la bouteille et tous les autres ont pu laisser derrière eux, pour conserver la mémoire du lieu à travers la photographie et la vidéo.
Entre réel et fiction, la vidéo Joe is not dead produite en 2020 redonne corps au personnage en filmant les traces de ces actions et lui donne voix grâce aux lectures de quelques nouvelles de Jason Heroux confiées au jardinier, dernier occupant du lieu. |