Stéphane STEINER 

Procédure d'évacuation immédiate des usines fantômes
Vue aérienne sur un site industriel désert au petit matin. Puis travelling latéral au fil du sol, d'un bout à l'autre de l'espace jusqu'à l'usine abandonnée. Quelques aspérités dans l'immensité bleue ou rose du polystyrène extrudé, d'infimes variations de niveaux entre deux chutes de moquette, le passage étroit, presque une caresse, entre une plaque de métal et une bâche de plastique éventrée. La notion d'installation rejouée à travers le récit, esthétiquement magnifiée jusqu'à la figuration. Une espèce de sentiment d'éternité dans ce paysage industriel, quelque chose de l'ordre de la somptuosité du garbage, déjà la mélancolie des fantômes d'une architecture à venir. L'esthétique de la disparition du naturel comme la promesse ultime de l'appartenance de l'homme à l'univers : l'intuition que le genre humain fonctionne à la manière d'un virus injecté dans un plus vaste système. Les écologistes ne captent pas grand chose. Sans aucun doute les pièces maîtresses de Steiner. Extrait du texte de Catherine Macchi.

Evacuation procedure for ghost factories
Aerial view of a deserted industrial site at dawn. Then sideways tracking shoot at ground level from one end of the space to the other all the way to the abandoned factory. Here and there one notices a few bumps in the huge expanse of blue or rose polystyrene, tiny variations of level between two strips of carpet, the tiny almost caressing passage between a metal plate and a tattered sheet of plastic. The notion of the installation re-explored through the story, aesthetically magnified to the point of figuration. A feeling of eternity in this industrial landscape, something to do with the sumptuousness of garbage, and already the melancholy ghosts of a future architecture. The aesthetic of the disappearance of the natural as the ultimate promise of man's place in the universe: the insight that the human race functions like a virus injected into a bigger system. The ecologists don't get it. Without a doubt, Steiner's key works.


site N° 701 2006
Sable, composants électroniques, dimensions variables
Exposition L'égosystème, 10 ans de La Station au Confort Moderne, Poitiers, 2006

(au mur, Favole, une peinture de Jean Baptiste Ganne)

Détail

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