STAUTH & QUEYREL 

UN VOYAGE EN FORME DE RÉACTIVATION

Les Fantômes de la Crique se constitue autour de la figure d’un couple d’artistes, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman et de leur séjour de 1932 à 1934, sur l’île de Minorque où ils construisirent une maison-atelier influencée par la pensée moderniste et les traditions de construction locale.

Ce séjour fut de courte durée puisqu’ils quittèrent précipitamment l’île en 1934, soupçonnés d’espionnage, mais il constitua pour les deux peintres une expérience exceptionnelle. L’épisode sera rapporté par Anna-Eva Bergman en ces termes : Et c’est ainsi qu’Adam et Ève quittèrent le Paradis, un plat de poissons et deux pommes à la main ; conscients qu’ils avaient eu largement leur part de l’arbre de la sagesse.

Pascale Stauth et Claude Queyrel entendent réactiver l’histoire d’une expérience artistique et intime, celle de ces deux peintres et de quelques autres figures qui traversent cette époque. Ce faisant, ils posent à travers la figure archétypale du couple quelques questions essentielles : comment vivre entre tradition et avant-garde ? Comment imbriquer l’art et la vie à partir de situations concrètes ?
Ils posent ainsi une réflexion plastique sur un certain nombre de notions : exil, paradis, maison, modernité et contemporanéité, etc.
 
Télécharger le synopsis HHAEB par CQPS (2012)
 
Vue du site de Cala tirant, Minorque, 1966 (photo DR)
 
Vue du site de Cala tirant, Minorque, 2012, capture google
 
L’objet de cette proposition est de réactiver l’histoire d’une expérience artistique, en se rendant sur les lieux où elle s’est déroulée et de questionner ce qu’elle peut avoir d’universel et de pertinent en regard de problématiques contemporaines.
La nature du projet suppose de manière implicite que l’oeuvre présentée lors d’expositions ultérieures (Antibes, Baléares et Marseille), soit le résultat d’un ensemble de processus et d‘événements qui en constituent le corps. Ainsi le voyage, le séjour et les rencontres, ces faits circonstanciels souvent minorés, sont ici considérés comme matériau même de l’œuvre.
 
 
LA MAISON-MOBILE
La maison démontable (One Week), Buster Keaton, 1920
 
80 ans après que Hans Hartung et Anna-Eva Bergman ont quitté les Baléares, nous proposons d'y retourner et de réinvestir ce lieu et son histoire, celle d'un couple d'artistes ayant construit un espace de vie et de création communs.

L'imbrication de l'art et de la vie sera l'objet de mises en scène à partir d'une série de situations concrètes :
- travaux ménagers
- ravitaillement
- promenades
- rencontres
- relevés topographiques, paysagers ou climatiques
- manipulations, montages et démontages des sémaphores, etc.

Pour mettre en œuvre cette expérimentation, nous souhaitons utiliser un camping-car. Combinant espace domestique et atelier-studio, sédentarité et nomadisme, ce véhicule nous permettra de nous rendre, de vivre et de travailler in situ durant un mois.

Voir la présentation complète du projet

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