Yves SCHEMOUL 

Le mot écran dans mon travail réunit et recouvre différentes acceptions. Ainsi, désigne-t-il à la fois, le tissu à insoler, le cadre tendu et l’opération de création de l’image : « préparer un écran. »
Il désigne donc plusieurs réalités constitutives de l’œuvre :
-un objet de production : (qui sert à la production) le cadre sérigraphique,
-la surface sérigraphique de production de l’image, la surface insolée dans le cadre,
-l’opération de production de l’image,
-l’objet de la production, surface délimitée sur le papier,
-l’objet final, le tableau même, et la place de l’image attendue, l’écran comme image.

Ecran double 2001
Papier sérigraphié contrecollé sur panneau polyurethane, 115 x 75 cm

Ecran double 2001
Papier sérigraphié contrecollé sur panneau polyurethane, 115 x 75 cm

Ecran 2001
Papier sérigraphié contrecollé sur panneau polyurethane,115 x 75 cm

Ecran 1996-2009
Papier sérigraphié contrecollé sur Alu Dibond, 198 x 86 cm

Ecran 1996-2009
Papier sérigraphié contrecollé sur Alu Dibond, 198 x 86 cm

Écrans gris
3 écrans gris, sérigraphies sur papier vinyl brillant contrecollé sur Alu dibond, 100 x 70 cm chacun
Vue d'atelier

Ecran 2011
Papier sérigraphié, feutre de couleur, 75 x 62 cm

Ecran 2011
Papier sérigraphié, feutre Posca, 75 x 52 cm

Ecran 1996-2009
Papier sérigraphié sur pvc, 75 x 62 cm

Ecran 2001
Papier sérigraphié contrecollé sur pvc 3 microns, 44 x 56 cm
Vue d'atelier

Ecran 2001
Papiers sérigraphiés sur panneaux de polyuréthanne, 114 x 75 cm
Vue d'exposition au musée Ziem, 2001

Le régime du désir
L’écran multiforme, objet plastique et théorique apparaît comme une notion propre à interroger au-delà de l’image, les modalités de fonctionnement et d’accession au visible du support de l’image.
En cela, l’écran s’envisage comme un objet complexe parce qu’il est une figure de l’articulation, celle d’un battement constant entre deux polarités. Surface d’attente et de réalisation, voire de disparition de l’image, milieu génésique et temporel entre amorce et suspens, il représenterait le régime du désir dans l’économie visuelle.
En tant que figure d’interposition, entre-plan, filtre ou voile, il est une figure du cache susceptible de se désigner comme l’évidente/évidée surface de l’image. Dès lors il est un paradoxe où la figure du cache est celle du dévoilement et de la désignation du support de l’image comme image.
Ce qui se joue là n’est rien moins que la figure de l’écran donnée à voir, sa machina exhibée, son dispositif auto-réflexif présenté : l’écran dénoté comme écran. Il est ainsi une figure du cache susceptible de se désigner comme l’évidente/évidée surface de l’image. Dès lors le paradoxe de la figure du cache comme dévoilement, de la désignation du support de l’image comme image, fonde l’écran comme « cet objet secret qui n’épuise sa substance cachée que de secréter les signes de sa cache ».
YS

Retour