Le Pavillon de complaisance est conçu comme un paysage, un décor, un dispositif muet de cinéma.
Il s’apparente à un jeu de piste dans lequel les éléments, alimentés de ruptures d’échelle, s’éclairent les uns les autres, favorisant des déplacements temporels, d’aujourd’hui aux années 30 et 1870. Ils empruntent au cinéma, à la BD, aux dispositifs optiques, avec des clin d’oeils à l’histoire de l’art moderne. Ils nous plongent dans un univers de mafia, de chasse et d’exploration.
Le titre, déjà, indique un lieu (le pavillon, celui du 3bisf, contextualisé dans l’environnement d’un hôpital psychiatrique pavillonnaire, un grand jardin) au fonctionnement clandestin : «pavillon de complaisance» est la nationalité fictive sous laquelle un armateur va enregistrer son navire afin d’échapper aux lois fiscales, sociales, et aux contrôles.
Nous entrons dans un espace où les lois sont locales, libertaires et arbitraires..
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Birds 2005
Installation, tubes PVC
Cette structure, détournant le processus d’extrusion propre à la modélisation 3D, est la réplique déformée du portique pour enfants sur lequel se posent les corbeaux avant l’attaque, dans Birds de Hitchcock. Elle rappelle vaguement les structures modulaires d’éléments cubiques de Sol Lewitt
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The World is yours, Cook’s tours 2005
Installation, peinture murale, calendrite aluminium
Le mural s’inspire de l’enseigne lumineuse apparaissant de manière ironique et sombre dans le film Scarface, de Howard Hawks, de 1932.
Il éclaire le reste de l’exposition en proposant une lecture qui emprunte au cinéma, à l’exploration et à la chasse: "Thomas Cook" voyages, l’explorateur James Cook et le destin de Tony Camonte se rejoignent la problématique chasseur / chassé, explorateur / exploré.
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Montperrin Motocross 2005
Installation, 2 maquettes (bois, fibre de bois teintée, chaîne), mobylette floquée (fibre teintée), deux dessins
Photographies Magali Lefèbvre
Les maquettes reproduisent très fidèlement le dénivelé, multiplié par 6, du terrain, vierge, de l’hôpital psychiatrique Montperrin. L’une par des courbes de niveau, l’autre par des mesures d’altitude verticales.
La table plantée de centaines de batonnets, évoque un Soto renversé. Tandis que la première maquette est présentée sur un paland de chantier, suspendue par une chaîne épaisse, comme une île offshore à pratiquer, et dialogue avec la mobylette. Les maquettes permettent de projeter des possibles sous la forme d’une praticabilité retrouvée du terrain.
Floquée entièrement du même matériau de fibre teintée (propre à la maquette de payasage), la mobylette semble avoir été utilisée pour une traversée camouflée du paysage. Un paradoxe est entretenu entre la technique de flocage, qui renvoie à la maquette et au jouet, et son échelle 1.
Le deuxième dessin met en évidence la configuration spatiale, orthogonale, symétrique et hiérarchique de l’hôpital Montperrain qui font ressembler celui-ci à un phalanstère ou une cité ouvrière. Le premier dessin présente le projet fictionnel d’extension architecturale des cellules d’isolement, transformant l’architecture panacoustique du 3bisf en architecture panoptique, la rapprochant de façon troublante des prisons de Bentham et des dispositifs de surveillance analysés par Foucault («Surveiller et punir»).
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Pavillon de chasse 2005
Installation, bois, 3 projecteurs, PVC et mousse
Cette caisse-cabane fonctionne comme une camera obscura. Dispositif optique déceptif, il faut environ 2 minutes pour que l’oeil commence à distinguer l’image hallucinée, inversée et dilatée en largeur (c’est la vision du chasseur), de l’installation et des visiteurs éventuels éclairés par les projecteurs.
Les champignons, extrêmement stylisés, gigantesques, créent une zone d’ombre dans l’exposition et une rupture d’échelle, par rapport aux maquettes, qui mettent mal à l’aise.
En suspension : Grille 2005
Aluminium, 100 x 100 cm
Une accroche en hauteur pour le regard, un élément de composition de l’espace, une grille qui renvoie et retient la lumière crue du projecteur.
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Welcome 2005
Installation, PSE, aluminium, plumes, goudron, projecteur
Clin d’oeil à Lucky Luke, renvoie aux pratiques punitives appliquées aussi bien sur les bateaux et contre les tricheurs de poker qu’envers les immigrants (irlandais, chinois…), sur fond de conquête de l’ouest. L’ombre projetée au sol du mot à l’envers nous plonge dans une mise en scène de film noir ou de cinéma expressionniste.
Au mur : Parc central date
Trois dessins sous verre, éclairage mini-découpe
Deux dessins ont été réalisé à partir d’une affiche et d’une carte postale vantant le divertissement que constituait un pavillon camera obscura à Central Park, en 1870 (qui se trouve être la date de construction de l’hôpital Montperrin). Le pavillon camera obscura comme dispositif de vision régissant un rapport regardant / regardé dans le parc, qui rejoint le dispositif du Rocher aux Singes.
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Rochers aux singes 2005
Installation au sol, polystyrène expansé, plantes d’intérieur
Photographies Magali Lefèbvre
Une nature artificielle présentée par des icebergs avec plamiers geyser ? Maquettes d’îles ? Décors de parcs d’attraction ou animaliers ? Ces sculptures font surtout référence, par leur titre, au Rocher aux singes du parc de Vincennes, sur lequel 111 Kanaks furent exposés comme «cannibales authentiques» lors de l’exposition coloniales de 1931. Précisons que la Nouvelle-Calédonie fut découverte en 1774 par James Cook.
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